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Continuons à marcher dans nos têtes …

C’est facile d’être aimé par les gens qui vous lisent, chaque jour, chaque semaine, chaque mois. Parce qu’ils ont le sentiment de partager dans leur journal les valeurs d’un territoire, d’un esprit, d’une culture, d’une nation, d’un terroir, d’un pays ou d’ailleurs…

Et, seules les vraies valeurs résistent à l’acide d’un crayon HB ou à l’encre corrosive d’un plumier. Elles n’ont rien à craindre de la mise à l’épreuve par la parodie, la défiance ou l’ironie. Seules l’irréverence, la moquerie, la provocation permettent de les dépoussiérer et de mettre en lumière celles qui méritent d’être respectées.

C’est ce qu’ont affirmé, mercredi 7 janvier, au soir de l’attaque de Charlie Hebdo, les 250 Vendômois qui se sont réunis place de la République à l’appel des réseaux sociaux. Un appel lancé pourtant quelques heures seulement avant le début du rassemblement. Une mobilisation confortée par les 1.200 participants qui se sont rendus au Minotaure, au matin blême du 10 janvier, le lendemain de la prise d’otages de Dammartin et des assassinats de Vincennes. Dignes et solidaires, tristes et mélangés. Jeunes et vieux, citoyens et élus, imam et prêtre, dans un moment de recueillement où sourdait une émotion lourde et partagée. A Selommes, Montoire, Morée… partout dans les villes et villages du Vendômois et de Loir-et-Cher, les rassemblements ont pesé pour mettre en exergue les valeurs des trois symboles gravés au fronton de nos mairies ou de nos écoles. Avec en point d’orgue les 20.000 personnes qui ont participé à la manifestation de soutien du 11 janvier, à Blois.

Un élan que n’auront pas entaché les tirs sur la mosquée vendômoise et le tabac des Rottes. Ou, plus affigeant encore, les graffitis nauséabonds sur les locaux de France Terre d’asile, signes d’une confusion et d’une ignorance crasse de leurs auteurs, loin du trait de plume d’un Cabu ou d’un Charb. Des événements relatés dans l’édition du 14 janvier du quotidien Libération, lequel héberge aujourd’hui les survivants du massacre de la rédaction du journal satirique.

Au regard de ces événements, à l’heure où les Français retrouvent les valeurs perdues du vivre-ensemble, renouent avec leurs kiosques à journaux, applaudissent leurs gendarmes, leurs policiers – nationaux et municipaux –, on ne peut que se projeter dans cet élan fraternel et souhaiter l’apaisement. Sans aveuglement, mais sans amalgame, sur les réalités qui nous cernent. Et de faire nôtres les mots de l’écrivain Jean-Marie Le Clézio à sa fille : «Continuons à marcher dans nos têtes…»

Le Petit Vendômois

Mensuel gratuit depuis 32 ans, tiré à 28 000 exemplaires, le Petit Vendômois se veut proche de ses lecteurs, familier et convivial, sérieux sans se prendre au sérieux, ambitieux sans prétention…à l’image du Vendômois. Dans ses colonnes, on y trouve le Vendômois de toujours: celui d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain (agenda, spectacles, concerts, expositions, fêtes et manifestations diverses, informations, échos, histoires et curiosités).

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