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Editorial de février 2016 : Uber oui mais pas au dessus des lois

Photo Alex Edito En janvier les taxis ont donné de la voix contre Uberpop qui selon eux, serait la cause d’une baisse de salaire et d’une concurrence déloyale. Cette profession a certainement raison, son chiffre d’affaire peut en témoigner. A la télévision, dans les journaux ou à la radio on a pu déceler de vraies tragédies de vie. La mutation vers le numérique en est principalement la cause. D’autres professions en font ou en feront les frais également comme les hôteliers actuellement avec le AirBnB qui les confronte à la location par des particuliers de chambres ou d’appartements en ligne, afin d’arrondir leur fin de mois. Certains n’hésitent pas à parler d’une nouvelle économie qui serait en marche, les économies collaboratives se développant rapidement. Mais est ce véritablement une transformation profonde ou un épiphénomène ? Une économie libérale ou sociale ? N’oublions pas qu’une part importante du prix de location revient au site marchand. Car si vous comptez votre véhicule pour Uberpop ou votre chambre pour l’application AirBnB, cette économie produite à plusieurs et donc collaborative n’est pas collective, vos biens mis en location vous appartiennent, aucune notion de partage. Au contraire d’une plate-forme internet comme Blablacar qui met en relation conducteur et passager, partageant ainsi sur un trajet une voiture, le modèle économique sera bien plus collectif car associé à plusieurs, s’appuyant sur des communautés.

Cette économie se développe rapidement malgré l’absence de cadre légal clair. Interdire ces plates- formes serait impossible et regrettable. Mais adapter celles-ci au droit serait souhaitable pour tous que ce soit en termes d’imposition des revenus, de paiement des charges sociales et de droits sociaux. Et puis louer sa chambre sur AirBnB, ses services de taxi sur Uberpop ou cuisiner pour ses voisins sur Communeat est une activité commerciale et soumise au code du commerce. Le particulier devrait s’immatriculer auprès du registre du commerce et tenir une comptabilité. Aucune raison que ce complément de revenu soit obscur ou alors il doit tomber sous la loi. Cette concurrence fait énormément de tort quand certains payent pour les autres. Mais alors payer ses impôts et ses charges doit être aussi simple que s’inscrire sur une plate-forme permettant ces revenus. Pourquoi ne pas charger ces mêmes plates-formes de collecter l’impôt directement ? Le monde économique attend cette réforme avec des pistes comme le prélèvement à la source pour simplement concilier l’économie collaborative et les droits sociaux en conformité avec la loi. Chacun à égalité pour que cette concurrence soit enfin loyale.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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