Editorial de novembre 2016 : Le chiffre du mois de novembre c’est sept
En novembre, c’est un peu le même scénario même si on ne parle pas de mercenaires, sept candidats à la primaire de la droite s’affronteront dans les urnes les 20 et 27 novembre. A coup de petites phrases on a pu observer déjà les candidats se disputer la place lors de l’affrontement en direct sur TF1 du 13 octobre dernier. Chaque candidat s’était bien préparé, cela se sentait, les chiffres bien révisés, les positions radicales bien respectées et les priorités toutes absolues. Les sept candidats énumèrent leurs lignes et leurs propositions qui restent tout de même très libérales. Parfois la surenchère était de mise, l’un disait « blanc », l’autre rétorquait « plus que blanc». Alain Juppé et Nicolas Sarkozy sont ressortis bien sûr vainqueurs de ce débat, François Fillon reste un peu à la traîne mais en outsider quand même ! Ce que l’on a pu apercevoir du débat public de la droite et du centre, c’est qu’en 5 ans d’opposition face à une gauche qui a fui ses idéaux avec un président plus qu’impopulaire, les sept candidats sont en panne d’une grande vision pour la France. Et c’est peut-être là qu’intervient le problème, le rendez-vous manqué avec les Français. Churchill avait promis du sang et des larmes mais la victoire au bout lors de la seconde guerre mondiale.
Le contexte est bien sûr différent mais finalement, faire campagne en promettant que ça ira mieux à coups de centaines de milliers de fonctionnaires en moins et des dizaines de milliards de dépenses publiques supprimées, ce n’est pas vraiment enthousiasmant ni réjouissant pour le citoyen de base qui de toutes les façons n’a pas son mot à dire ! Car l’élection au suffrage universel du président de la République ne lui confère plus une légitimité incontestable, surtout depuis l’émergence de la tripartition du système politique avec un Front National qui s’invite dans la danse. Le futur président de la République en 2017 représentera 20% des électeurs. En Allemagne par exemple, la chancelière Angela Merkel représente 70% des allemands, ce qui la place autrement sur l’échiquier national. Le prochain président n’aura pas d’autre choix que de trouver des moyens d’élargir son électorat, sinon même 100 jours pour agir vite comme le souligne Alain Juppé dans son programme, seront bien trop long avant le rejet d’une partie importante de la population.