Edito de mars 2019 : Tu tires ou tu pointes ?
En ce début d’année, beaucoup de sujets pourraient être analysés, commentés dans cet éditorial, de l’actualité souvent détestable, épouvantable, malheureuse, funeste même. De la récente profanation ignoble des tombes juives en parallèle à la commémoration du 75e anniversaire du convoi de déportation n°69, parti le 7 mars 1944 de Drancy pour Auschwitz. De ce convoi le plus important de la seconde guerre mondiale en nombre de déportés, il n’y aura plus, à la libération du camp en 1945 que 20 survivants sur les 1501 hommes et femmes de confession juive expédiés vers une mort certaine. Un édito également sur le sarcasme de certains groupes économiques puissants qui démantèlent leurs entreprises en France pour les remonter ailleurs où la main d’œuvre coûte bien moins cher, détruisant des hommes, des villes, des régions pour plus de profit. Peut-être pousser un coup de gueule supplémentaire sur l’environnement et le peu d’intérêt de nos politiques à mettre en œuvre leurs promesses, laissant bien aux générations futures le soin de se débrouiller avec ce qui restera de notre humanité. Les accusations aussi de plus en plus nombreuses, internationalement, face au scandale de la pédophilie au sein d’une Église aux abois, ces secrets si bien gardés des prélats devant la justice des hommes. L’assaut final contre l’État Islamique aussi qui n’empêchera pas ces fous de Dieu de perpétrer d’autres attentats. La ligue abjecte du « Lol » qui a agressé tant de femmes et d’homosexuelles sur les réseaux sociaux, ces gens des médias qui se croyaient intouchables avec leurs messages haineux, anonymes bien sûr… Les sujets ne manquent jamais dans une actualité brûlante, à l’heure où l’information circule si vite que l’on a parfois cette mauvaise impression d’être écrasé sous trop de scoop !
Non, l’heure est plutôt grave et, en ce mois de mars, je ne pouvais passer sous silence un événement majeur tombé fin février, déterminant pour notre intégrité nationale comme me l’a souligné mon ami Pascal : la pétanque ne sera pas au programme à Paris aux Jeux olympiques 2024 au profit du breakdance. En effet, chaque pays organisateur des JO intègre de nouvelles disciplines à son programme mais le Comité International olympique (CIO), décisionnaire, prend en compte le fait de rajeunir le public, en apportant « une dimension plus urbaine, plus sport nature et plus artistique » comme le souligne Tony Estanguet, patron de Paris 2024. Avec le breakdance, c’est l’escalade, le surf et le skateboard qui ont été également sélectionnés par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) avec une décision finale en décembre 2020 par le CIO. La pétanque ne serait donc pas assez jeune, pas assez fun, une annonce qui est tombée comme un véritable coup de massue derrière la tête des 420 000 licenciés de pétanque en France. Car, même si notre pays compte le plus de licenciés dans les clubs au monde, c’est sans compter, comme moi, sur les amateurs de ce sport qui taquinent les boules après le déjeuner dominical en famille. Le karaté, le squash, le ski nautique ou encore la pelote basque ont eux aussi été écartés mais la pétanque reste dans le cœur de tous les Français comme ce sport où la mixité est un atout quand on connaît les trop nombreuses disparités entre femmes et hommes dans d’autres sports. Et puis, surtout, un regret très chauvin, nous étions quasiment sûrs pour une fois de remporter quelques médailles.