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Edito de septembre 2020 : Cluster ou foyer ?

photo alex pour edito depuis mai 2019 Une langue, au contraire des langues « mortes » comme le latin ou le grec ancien, évolue dans le temps et avec son temps, c’est ce qui la rend vivante. Le Français n’échappe pas à ce phénomène. Reprenez un texte du Moyen Âge ou même du XVIIIe siècle avec l’orthographe et le vocabulaire de l’époque, vous buterez sur beaucoup de mots, peut-être même en ne comprenant pas leur sens. Aujourd’hui, nous sommes confrontés au « Franglais », ce mélange parfois inutile du Français et de l’Anglais parce qu’il est à la mode ou bien plus branché de remplacer un mot défini dans notre langue par un mot à consonance anglo-saxonne. Pourtant, la loi Toubon existe depuis 1994, et souvent reprise par l’Académie Française qui s’indigne de cette mode du Franglais de plus en plus courante et qui étoufferait notre langage. Avec la lutte contre le coronavirus, notre vocabulaire s’étrangle une fois de plus d’un mot qui revient à la bouche des politiques comme des journalistes, le fameux « cluster ».

 

Ce terme anglais désigne un groupe et renvoie, dans ce contexte sanitaire, à un regroupement de cas dans une région ou territoire donné. En français, cela donne un « foyer » tout simplement et chacun comprend ce que l’on veut dire. Cet anglicisme est principalement utilisé par les épidémiologistes car cette discipline scientifique vient des États-Unis et qu’il est donc privilégié dans le milieu médical. Le terme précis en Français, plus que foyer, serait même « agrégat spatio-temporel », terme très technique et pour le coup incompréhensible. Alors pourquoi ne pas opter définitivement pour foyer, ce qui serait bien plus parlant et aurait plus d’impact étant donné sa dimension familiale.

 

D’ailleurs, la hausse de foyers et donc de personnes infectées par le coronavirus est-elle liée à l’augmentation des tests, hier absents, aujourd’hui qui pullulent ? La contamination semble augmenter inexorablement… Chaque jour, les médias nous comptabilisent le nombre de cas en hausse constante. Lors du confinement, c’était le nombre macabre des décès, aujourd’hui ce sont les infectés qui pour la plupart et heureusement n’ont aucun symptôme. C’est le signe d’une circulation active du virus et les tests qui enfin se généralisent le confirment. Les hospitalisations restent stables et le nombre de décès liés à la Covid continue pour sa part à baisser, on peut s’interroger, même s’il faut rester prudent sur ces chiffres qui peuvent ou veulent faire peur. Il me semble que nous n’échapperons pas à cette contamination. Gardons bien sûr les gestes barrière présents, le masque et gel alcoolique ainsi qu’une distance raisonnable avec nos aînés. Mais ne dit-on pas également que la peur n’évite pas le danger et que malgré l’accélération des transmissions, inévitable car la Covid-19 est enfin testée à grande échelle, la vie doit continuer, « Show must go on » comme diraient nos amis anglais !

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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