L’édito d’Alex : Données volées pour déconnecter
À l’heure de l’hyperconnectivité, je me suis toujours interrogé sur la fiabilité de tous ces réseaux. Un peu comme ce qui nous attend cet hiver avec les coupures électriques programmées qui, en passant, concerneront bien plus les campagnes que les villes, si demain tout s’arrêtait. Non pas la vie, car elle continuera mais, plutôt à l’image de toutes nos connexions, si nous ne pouvions plus accéder à nos données par manque d’énergie ou par une cyber-attaque bloquant tout le système.
Aujourd’hui, plus rien ne se fait, pour une plus grande rapidité de traitement, sans informatique et ce merveilleux nuage de données qui plane au-dessus de nos têtes que l’on appelle le cloud. D’ailleurs, cette transformation par la dématérialisation en moins de 40 ans de notre quotidien va tellement vite, que l’État met en service par rétropédalage des bus itinérants France Services arrivés récemment chez nous dans le Vendômois pour aider la population dans les méandres électroniques obligatoires de l’administration. Car, non seulement nous devons passer par toutes ces connexions pour obtenir le moindre document administratif, mais il nous faut aussi utiliser le mail interposé pour tout renseignement sans jamais voir physiquement un être humain en chair et en os en face de nous ou au bout du fil pour nous expliquer la marche à suivre.
Le 5 novembre, le premier ministre du Vanuatu, Ishmael Kalsakau, a dû reconnaître l’impensable : l’état de ce petit pays du Pacifique a été attaqué par des pirates informatiques. Un mois plus tard, les services informatiques gouvernementaux sont toujours à l’arrêt et les fonctionnaires ont retrouvé le bon vieux stylo et ressorti les machines à écrire des armoires. En France, ce sont les entreprises privées les cibles ou les services publics comme l’hôpital de Corbeil-Essonnes qui assure la couverture sanitaire de près de 700 000 personnes en Île-de-France. Il a été visé en août dernier par une cyberattaque paralysant son fonctionnement pendant plusieurs semaines. Faute d’avoir obtenu le versement d’une rançon de quelques millions d’euros, les hackers avaient bloqué puis divulgué des informations confidentielles sur le « dark web » et mis des équipements hors service. C’est au tour du centre hospitalier de Versailles d’être touché depuis le 2 décembre par une attaque informatique, perturbant son activité. Les conséquences se sont fait ressentir immédiatement, la totalité du centre a été visée en limitant l’accueil des patients et les services de court séjour et ambulatoire. L’ère des réseaux a enfanté d’un nouveau diable qui vise notre société hyperconnectée.
J’ai bien conscience que le numérique a beaucoup d’avantages par un énorme gain de place et de temps pour celui qui sait le manipuler. Nous avons maintenant accès au monde entier par un seul clic, plus besoin de se déplacer en accédant immédiatement à sa recherche et toutes ces données sont consultables partout où il existe une connexion. Mais, souvent, ce trop-plein d’informations peut aussi être facteur de perte de temps et le fait de prendre un livre papier ou une feuille et son stylo, c’est aussi se réapproprier ce moment pour soi, loin des tumultes du monde… numérique.