Dans la vie d’un homme, le père a, évidemment, une importance vitale. Bien que ce ne soit pas tous les jours facile, avec des hauts et des bas comme tout un chacun, l’implication du mien dans ma vie de fils a eu un impact important sur le développement de mon identité et a façonné, en quelque sorte, l’homme que je suis devenu aujourd’hui. Je suis moi aussi père, et même si mon rôle quotidien dans la vie de la maison et l’éducation de mes fils a été différent car plus moderne, je sais que l’amour de mon père a permis de bâtir mon estime et d’affronter le monde extérieur avec confiance et épanouissement.
Un père autoritaire également comme je m’en souviens, s’assurant que les règles étaient respectées et que je marche sur le droit chemin. Il m’arrivait de rentrer en conflit avec lui comme tout fils, peut-être même de le détester pour telles ou telles réactions. Un père trop exigeant aussi envers moi comme il l’est envers lui et ses attentes ont souvent été si élevées que je pensais le décevoir et ne jamais être à la hauteur.
Un père que je sais impliqué dans la vie associative et locale depuis si longtemps, donnant parfois plus qu’il ne reçoit. Le voyant souvent absent dans mon enfance, enchaînant les réunions quand nous l’attendions pour dîner, ma mère, mes sœurs et moi. Je pouvais alors regretter que toutes ces associations me prennent finalement mon père, ce temps que je ne partageais pas avec lui. Je grandissais et il me manquait, parfois je jalousais toutes ses occupations, faisant l’amalgame de ce qui comptait à ses yeux. N’étions-nous pas plus importants que ses associations ?
Et puis il y a eu le 22 janvier, sa cérémonie de remise de la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite aux Greniers de l’Abbaye à Vendôme, lieu symbolisant l’amour du patrimoine vendômois qu’il l’a toujours animé. Devant des personnalités politiques, ses amis, sa famille, j’ai pu lors des discours me rappeler ou même apprendre tout ce qu’il avait entrepris et réussi, toute sa vie était mise en lumière, une vie active au sein d’associations toujours tournées vers les autres. Foisonnant d’idées, il lance régulièrement de nouvelles dynamiques faisant pâlir les plus jeunes. Rien n’arrête mon père lorsqu’il croit juste sa position.
Parmi ses nombreuses activités, mon père, avec l’aide de ma mère, a créé le journal que vous tenez entre vos mains, en 1987. Je ne souhaitais pas mettre en avant à l’intérieur de celui-ci sa médaille, ne pas me servir de ce support pour en faire la promotion. Par contre, prendre l’espace de cet éditorial, espace de liberté que je m’accorde chaque mois, pour lui crier ma fierté et mon admiration pour ce qu’il est, un homme de conviction. Lui dire que j’aimerais lui ressembler, que je l’aime aussi, tout simplement.
Alexandre FLEURY