Éditos

Pas d’éducation publique… pas d’avenir

Nous sommes tous d’accord sur le principe. Parents, grands-parents, élus comme responsables nationaux, l’école reste et restera une priorité. L’Etat s’est doté, en 1963, d’un outil, la carte scolaire du premier degré qui donne, entre autres, chaque année le tempo de l’année scolaire à venir, ouverture ou fermeture de classes selon les chiffres prévisionnels des enfants que lui fournissent les communes. Cette décision relève du directeur académique des services de l’Education Nationale suite à la notification du ministère du nombre de postes d’enseignants alloué à l’académie l’année suivante et de la répartition prévue par le rectorat du nombre de postes entre les départements. En février, les maires sont informés et consultés sur les différentes mesures envisagées pour leur commune.

Le décor est posé, les décisions futures sont quantifiées et transmises, 24 postes en moins pour le département. Les communes de Vendôme, Villiers-sur-Loir, Naveil,… se voient menacées de fermeture de classe à la rentrée prochaine, une vraie saignée sur notre territoire et des conditions d’apprentissage des élèves dégradées, la logique mathématique appliquée sans discernement. Car au-delà des postes d’enseignants supprimés, on parle pour certaines écoles de classe à triple niveau, et des effectifs par classe qui dépasseraient les 24 élèves, un seuil de plafonnement qui était pourtant fixé dans les enjeux pédagogiques départementaux de la carte scolaire. La commune de Vendôme a même une stabilité quant au nombre d’élèves à venir à la rentrée de septembre 2024 et se voit menacer de la fermeture de deux classes.

Nos écoles rurales inclusives seraient elles en danger, amenant certains parents à développer des stratégies pour sécuriser le parcours de leurs enfants : dérogation à la carte scolaire, déménagement pour se rapprocher d’un établissement, inscription dans des écoles privées, … Notre système éducatif public confirme par ces nouvelles informations son côté inégalitaire et de concurrence. La scolarité devient alors une compétition, une école à l’image des pays anglo-saxons où la réussite ne tient qu’à l’enseignement reçu dans les meilleurs établissements.

Comme à l’image de notre ministre de l’Education Nationale, Amélie Oudéa-Castéra qui pour sa première intervention, à peine nommée à ce poste, déclare avoir transféré ses enfants d’un établissement public vers le privé en justifiant sa décision par sa frustration face aux heures non remplacées d’enseignants en place. Propos hallucinant et irresponsable contre le service public d’éducation qu’elle va dorénavant gérer au sein d’un gouvernement en place depuis 7 ans !

La classe de CP de l’école Roger Foussat de Naveil vit le problème, cette fois dans la réalité, avec, sur 70 jours d’école, 24 jours d’absence de l’enseignante dont 16 non remplacés ! Certains parents d’élèves de grande section se posent même la question d’une continuité de la scolarité de leurs enfants au sein de l’établissement scolaire. On est bien loin de l’école de Jules Ferry qui à la fin du XIXe siècle désirait que l’école puisse aussi offrir à tous les citoyens un moyen de corriger les inégalités liées à la naissance et donner à chacun les mêmes chances de s’élever dans la société. 150 ans après, notre système scolaire fait partie des plus inégalitaires de tous les pays développés.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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