Une belle aventure
L’histoire du Petit Vendômois a débuté en 1987, sous l’impulsion d’ André Fleury et de sa femme Agnès, une idée originale qui, trente ans après, est toujours d’actualité. Leur fils, Alexandre, a su reprendre le flambeau de cette belle aventure en y ajoutant sa particularité, mais en conservant le même esprit avec lequel il avait été créé. Rencontre et interviews croisées.
Vous avez monté Le Petit Vendômois il y a maintenant trois décennies, vous n’étiez pas du métier, et pourtant vous vous lancez l’aventure périlleuse de la presse. Comment a débuté ce périple et surtout pourquoi ?
André : J’étais à l’époque Président de l’Office de tourisme de Vendôme, et je me suis aperçu que, depuis la disparition de l’hebdomadaire de l’époque, Le Vendômois, il nous manquait un support propre au territoire. Et puis je voyais passer toutes ces manifestations que nous diffusions au sein de l’Office sans pouvoir les relayer en presse écrite, à part sur notre quotidien régional, La Nouvelle République. En Sologne, pas si loin de nous, il existait depuis 1983 un journal gratuit : Le Petit Solognot », et qui commençait à marcher fort. Nous nous sommes alors interrogés sur une formule à l’identique en Vendômois, un mensuel gratuit, à destination d’un large public, pour relayer toutes ces précieuses informations. Pour ce faire, nous avons été aidés dans un premier temps par l’équipe du Petit Solognot de Romorantin.
Agnès : Le besoin d’informations locales était réel. J’ai pu prendre dès le départ la gérance de cette toute jeune entreprise. Mon travail a surtout consisté à rechercher des annonceurs pour pouvoir financer en tout premier lieu l’impression et la diffusion du Petit Vendômois. La partie agenda et rédactionnel étant partagée entre André et moi-même.
Alexandre : Je me rappelle bien des débuts du Petit Vendômois. J’avais 18 ans, et j’ai un souvenir très précis de cette grande maquette en feuilles transparentes sur lesquelles mes parents s’affairaient toute la nuit. Elle était posée sur la table de la salle à manger… Une mise en page que nous exécutons maintenant avec un ordinateur, mais en 1987, c’était encore l’ère de la maquette avec textes et images repositionnables. Un ouvrage impensable aujourd’hui.
Demain, dans dix ans, comment voyez-vous l’évolution du journal ?
André : Je vois bien que le journal s’étoffe, que nous sommes sollicités de plus en plus pour relayer l’information. Je continue chaque mois la relecture du journal avant son impression. Je suis finalement le premier lecteur ! Les thématiques ont évolué avec le temps, mais je pense sincèrement que le papier sera toujours un outil indispensable. Et ce malgré le numérique, car nombre de lecteurs sont très attachés au papier. Le Petit Vendômois reste un lien social où chacun retrouve ce qu’il désire, ce qu’il aime faire. Il reste à l’évidence plein de sujets que nous n’abordons pas, comme la politique ou la religion, mais ces thèmes sont difficiles à aborder et d’autres les traitent suffisamment. Ils ne constituent pas notre ligne éditoriale : locale, positive et informative. Nous restons donc un journal d’annonces, de mise en lumière des événements avec au final peu de comptes rendus.
Agnès : Il ya bien sûr de l’évolution. Et heureusement oserais-je dire ! Mais le fond du Petit Vendômois reste le même qu’au premier jour : informer les Vendômois gratuitement de toutes les manifestations sur le territoire, à proximité de chez eux, grâce, entre autres, à l’agenda qui a certes pris de l’ampleur mais qui est toujours un axe majeur du journal et qui le restera.
Alexandre : Dans un contexte de déclin du papier, compte tenu de notre gratuité, tout l’enjeu aujourd’hui est d’arriver à monétiser notre contenu dans la sphère numérique. Pour concevoir un journal papier, comme pour alimenter un site de qualité, il faut des hommes et des femmes qui apportent une valeur ajoutée qui doit être rémunérée. L’avenir le dira, mais je pense sincèrement que dans dix ans Le Petit Vendômois sera encore présent chez les commerçants. A disposition des lecteurs pour la version papier et en direct derrière son écran, son portable ou sa tablette. Les deux me paraissent indissociables dorénavant !
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