Emoi à Saint-Martin des Bois : l’abbaye Saint-Georges sur la sellette

L’association du Domaine de l’Abbaye Saint-Georges se trouve confrontée à une décision incompréhensible de la part des prêtres du diocèse de Blois qui pourrait conduire à la vente du domaine.
Chargée par Mgr Batut de mettre en œuvre un projet de centre d’accueil, d’évangélisation et de vie spirituelle au départ des moines de Flavigny, l’association avait commencé à déployer un programme d’activités et d’animation conforme à cette orientation qui correspond à une nécessité de pouvoir offrir à l’Eglise d’aujourd’hui, des « tiers-lieux » ayant pour mission, à côté des paroisses traditionnelles, de rejoindre les personnes croyantes ou éloignées de la foi et de tisser des liens à l’échelle d’un territoire.
Un audit de la Conférence des Evêques de France, réalisé en mars dernier, a présenté une situation alarmiste des finances du diocèse.
Du fait du déficit chronique du diocèse, la subvention de 100 000€ par an décidée pour 3 ans par l’évêque a conduit les auditeurs à rencontrer les animateurs du projet et ils ont émis 6 préconisations pour St-Georges, dont aucune ne recommandait la vente du domaine.
De façon surprenante, l’un des conseils de l’évêque, le conseil presbytéral s’est emparé du sujet en décidant à l’unanimité la vente du domaine comme une réponse à la crise financière, et de ce fait, l’arrêt du projet pastoral de St-Georges auquel ils ont avoué n’avoir jamais crû.
Ne tenant pas compte des recommandations des auditeurs et de la complexité même d’une vente et de ses conséquences, le collège des consulteurs du diocèse a entériné cette décision d’abandon du projet spirituel et pastoral à St-Georges. Or c’est l’un des conseils majeurs sur le plan du droit canon en matière de décision importante.
Mais, le même droit canon qui régit les modalités de gouvernance de l’évêque avant une traduction en droit civil prévoit qu’en plus de ce conseil, le conseil pour les affaires économiques doit consentir à la décision de vente, ainsi que les intéressés eux-mêmes. Or ces deux dernières conditions ne sont pas encore réunies pour décider de la vente du domaine.
C’est ce qui a poussé le dernier Conseil économique du 15 juin à se prononcer en faveur d’un moratoire d’un an pour la vente du domaine, le temps d’analyser tous les enjeux, et la complexité du dossier, du fait d’un bail emphytéotique liant l’association de Saint-Georges au diocèse, celui-ci restant à courir pour 75 ans !
Avec la démission de l’évêque, la situation se complique.
Les animateurs du projet sont choqués et les acteurs du territoire de Saint-Martin des Bois et des Territoires Vendômois sont légitimement surpris et s’interrogent sur l’avenir de l’abbaye.
Jean-Baptiste Anginot, Président de l’Association du Domaine de l’Abbaye de Saint-Georges