Et le curé sauva Chambord
Alors que Chambord fête ses 500 ans cette année, Gilbert Bourdoiseau, maire pendant 25 ans de la commune de Busloup, en rendant visite à son fils à Guebwiller, tombe nez à nez avec une plaque de rue qui l’interloque : «Rue Marie-Joseph Gilg (1868-1960) Sauveteur du Château de Chambord en 1944».
La rencontre avec ce panneau, appuyée par le dernier film Chambord du réalisateur solognot, Laurent Charbonnier, a intrigué Gibert Bourdoiseau ; «J’ai acheté alors d’occasion le livre écrit par l’ancien curé, sorti après-guerre et qui détaille le sauvetage 5 jours durant des habitants du village et du château Chambord en août 1944. Marie-Joseph Gilg en devient le sauveteur pour une raison toute simple en somme, originaire d’Alsace, il parle parfaitement l’allemand !» détaille t-il.
En effet, sous le joug des Allemands, tendus et irrités par l’avancée des troupes américaines, Chambord, par ses nombreuses forêts, est un lieu extrêmement fréquenté par le maquis très actif en cet été 1944. Nous sommes le 21 août, suite à la mort d’un soldat allemand, les hommes et femmes du village sont réunis dans le château où se discute leur sort entre officiers. Plusieurs incendies sont à déplorer dans le village dont celui de l’hôtel ainsi que des fermes qui ont été la proie des flammes en représailles par les occupants. Le curé du village, par discussion et dialogue, arrive à raisonner les Allemands et à faire libérer les otages, même si l’on déplore des morts. «Ce qui m’intéressait dans cette histoire c’était de la faire connaître au maximum. Je suis étonné que l’on en parle peu. C’est un homme qui mérite en tant qu’homme d’être reconnu». D’ailleurs, ce fut chose faite en son temps car, le 14 juillet 1949 dans la cour du château de Chambord, le curé fut décoré de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur par le député de Loir-et-Cher de l’époque, Robert Bruyneel. Depuis, il est vrai que son histoire héroïque a été peu rapportée.