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Maurice-Georges Orget … suite et fin

Nous publions ici la seconde partie d’un texte émouvant que nous adresse Tiphaine Ricordel, étudiante au lycée agricole de Montoire et passionnée d’écriture, sur Maurice-Georges Orget, son arrière-grand-oncle, résistant et déporté dans les camps de la mort. Poignant.

 

Maurice-Georges OrgetA Mauthausen, la discipline était stricte. L’été, les prisonniers étaient réveillés à 4h45 du matin, à 5h15 en hiver. Ils débutaient alors une journée de travail qui ne prenait fin qu’à 19h, avec seulement quelques maigres distributions de nourriture, une journée ponctuée par des appels répétés destinés à les contrôler.
Le travail s’effectuait à la carrière à laquelle on accédait par l’ «escalier de la mort». Conçues ainsi, les marches inégales de cet escalier, parfois hautes de trente centimètres, parfois de cinquante, empêchaient les détenus d’effectuer une montée ou une descente régulière, rythmée. […] L’«escalier de la mort» participait à l’épuisement et à la torture des détenus.

 

À la libération du camp de Mauthausen, il y eut une terrible épidémie de typhus, largement véhiculée par les poux et les puces de corps. La mort de Maurice fut imputée à cette maladie […] À la nouvelle de l’ouverture du camp, les familles de déportés se précipitèrent à la gare dans l’espoir de retrouver leurs proches. […] Les trains qui ramenaient les déportés amenaient avec eux joie ou déception aux familles chanceuses ou malchanceuses qui, chaque jour, prenaient la peine de se déplacer.

 

Tous les jours, mon arrière-grand-mère et mon grand-père allaient y attendre Maurice. Reviendrait-il? […] Pour eux malheureusement, ce ne fut que de la peine et Maurice fut finalement porté disparu. […]

 

Cette histoire familiale nous a été transmise de génération en génération. De mon arrière-grand-mère, elle fut transmise à mon grand-père, puis enfin transmise à mon père. Maurice-Georges Orget

 

Dans la famille, à l’image de Maurice-Georges Paul Orget, mon arrière-grand-oncle, Charles Quintre (Aix Les Bains), faisait partie lui aussi du maquis du Mont Revard. De son côté, ma grand-tante, Monique Ricordel, sœur aînée de mon grand-père, fut incarcérée pour détention de faux papiers. En raison des traitements violents qu’elle a subit en prison, elle ne put avoir d’enfants. Enfin, mon arrière-grand-père, Maurice Bonnet (père de ma grand-mère paternelle), faisant partie d’un réseau de la SNCF, fut arrêté deux fois par les Allemands et les miliciens. La seconde fois, à la suite d’un mouvement de grève des cheminots lors de la libération de Paris, retenu comme otage par l’occupant, il ne dut la vie qu’à la pression opérée sur les Allemands par le colonel Rol-Tanguy…

 

Tiphaine Ricordel

 

Pour lire ou relire la première partie, juste ici.

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