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Hommage au poète espagnol Antonio Machado

Imprévisible parcours que celui de cet Andalou né à Séville en 1875. Rien ne laissait prévoir qu’il finirait ses jours « Tras el Pirineo », à Collioure pour y reposer à jamais à quelques kilomètres de la frontière le séparant de son pays d’origine.

Antonio Machado était cet homme grand et timide qui arpentait le couloir des mots et des pensées élevées. Neruda disait de lui qu’il était «très silencieux et discret, doux et sévère comme un vieil arbre d’Espagne». Cet arbre dont l’ombre portait fraîcheur à tout un peuple fut pourtant déraciné puis abattu. Son tronc repose à Collioure, ses racines dans cette Castille tant aimée et célébrée (Champs de Castille).
Il s’entoura de poètes et de littéraires tel que Ruben Dario, Jean Moreas, Paul Fort, Oscar Wilde. Sa poésie moins éclatante et audacieuse que celle de son ami Lorca dont il soutenait l’oeuvre, est empreinte d’une sagesse et d’une profondeur qui lui donnent une portée égale à celle des plus grands poètes de tous les temps. Son oeuvre interroge constamment les grands mystères de la vie humaine, dans une contemplation attentive des hommes et du monde. Il haïssait l’élitisme et ne croyait qu’en la dignité essentielle, celle de l’humain. Il se souvenait du sol et des senteurs : « Mon enfance, ce sont les souvenirs d’un patio de Séville et d’un verger lumineux où mûrit le citronnier ».
Sa poésie est « bonne » comme du bon pain et droite comme lui. Plus qu’un poète Antonio Machado était un homme bon, un homme simple, un homme essentiel. Sa poésie reste ouverte, vers la mer, vers le mystère de la condition humaine. Elle se cache dans son humilité, elle se dérobe dans son apparente simplicité. Elle se tient à distance, attendant que nous allions vers elle… Ses proverbes, ses chansons, ses chants d’amour à la rude terre de Castille, ses réflexions philosophiques glissées en quelques vers modèlent encore l’âme Espagnole. Son Université de la Sagesse populaire contenue dans ses textes irrigue d’amour et de tolérance toute une nation.
Poète du courage, de la vérité, du respect, il enseigne à vivre, à vivre libre. Il reste «un agitateur de conscience», encore aujourd’hui.

C’est le vendredi 20 février 2015 à 20h30 à la salle du quartier du Temple dans le haut de Vendôme sud à proximité du groupe scolaire Louis Pergaud que le cercle des poètes retrouvés en vendômois rendra hommage en langue Française et Espagnole à ce poète hors du commun en présence de l’association Amistad Española Blois.

Antonio Machado (1875-1939)
Vendredi 20 février – Vendôme

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