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Hommage local à Saint Jacques

La rivière Saint Jacques

Elle reçut son appellation du fief Saint-Jacques qui l’absorba en 1219 lorsque le comte de Vendôme Jean IV (1217/1240) donna cette portion de rivière aux Frères de la Maison-Dieu. Auparavant, elle faisait partie du fief des Perles qui lui était contigu (et qui comprenait la rue du Change, de la Chapelle au pont Perrin avec pour limite occidentale la présente rivière qui devait alors porter un autre nom).

 

Ce canal Saint Jacques prend au pont Perrin, longe le parc Ronsard actuel par le nord pour se terminer au pont de la Chévrie (ou Chévrier) rue Poterie, non sans avoir baigné le pied de l’ancien Hôtel de Langey (OTSI).

 

La rivière recevait, rive droite, l’antique fossé de l’Oratoire qui passait sous les bâtiments du collège, lui-même prolongement du canal des Cordeliers (obstrué) provenant des viviers de cette communauté. Plus en aval, elle recevait également le petit canal du Boisseau d’eau dérivé de la rivière du pont Rondin (coulant au sud du parc) faisant du fief Saint-Jacques une véritable île (d’où son nom : isle de Paradis).

 

Des problèmes de voisinage entre la Maison-Dieu et le monastère de la Trinité qui possédait le moulin Perrin surgissaient régulièrement. Ainsi, entre autres exemples, une sentence du 15 décembre 1615 condamnait “l’Hôtel-Dieu à réparer tous les dommages et à l’avenir de s’entendre avec l’abbaye du temps qui sera le plus convenable et le moins dommageable au moulin des religieux”.

 

La chapelle Saint Jacques-du-Bourbier

Bâtie au pied même du rocher de la Capitainerie en avant de la porte d’Abas de la basse-cour du château, on accédait à cette chapelle totalement inconnue depuis la rue Ferme (au niveau de l’ancien ouvroir Saint-Paul).

 

Elle devait son nom à l’état humide, insalubre voire marécageux qui régnait dans le bas du quartier Saint-Lubin, là où toutes les eaux de ruissellement du faubourg, du coteau, du Mardereau (fossé) venaient stagner (bourbier = boue). Son autre surnom de chapelle “de la Grenouillère” en disait long sur sa situation.

 

Son architecture n’est pas connue ; aucune documentation iconographique n’étant parvenue jusqu’à nous.

 

La date de sa réelle destruction même reste floue. Curieusement, un de ses chapelain, Joseph Godineau, en 1705 déclarait : “qu’elle avait été ruinée par les ennemis il y a près de 150 ans”, ce qui renverrait au tout début des guerres de Religion et d’ajouter : “eu égard au revenu la charge est considérable… l’endroit où était jadis la chapelle est un peu en désordre, n’y ayant ni muraille, ni ombre de chapelle”.

 

Ainsi, bien qu’apparemment ruinée, cette chapelle conservait son chapelain jouissant toujours de ses revenus tout en s’acquittant de sa charge, dans une autre église sans doute, comme peut-être l’église paroissiale Saint-Lubain ou la chapelle Saint-Léonard toutes proches.

 

Selon M. G. Launay, quelques vestiges subsistaient encore au début du siècle dernier dans la cour de l’ancienne auberge voisine.
Jusqu’au XVe siècle, date à laquelle elle passa aux seigneurs de Faye, cette chapelle semble relever du fief de la salle du Vieux Pont (au sud du pont de la Chévrie). Mais suivant les sources archivistiques consultées, le nom de ses véritables fondateurs varie. Quant à ses revenus, ils restèrent de tous temps fort modestes.

Vitrail de la Trinité

Vitrail Ce second vitrail se rapportant à Saint Jacques est placé dans la chapelle rayonnante Saint-Bienheuré (deuxième absidiole sud du déambulatoire). C’est la baie la plus à gauche lorsque l’on fait face à la statue du saint terrassant le dragon. Elle se compose de trois lancettes trilobées et représente trois grands personnages abrités dans une niche d’architecture, à savoir Saint-Michel, Saint-Jacques et Saint-Christoqhe. C’est sans doute un remploi de panneaux de la fin du XVe siècle provenant des fenêtres hautes de la nef.

 

 

L’auberge Saint Jacques

Située au n° 12 actuel du faubourg Saint-Lubin, à l’angle formé avec la rue Ferme, cette auberge, sans doute très ancienne, devait son nom, à n’en pas douter, à la chapelle Saint Jacques du Bourbier qui lui fut contiguë. Elle apparaît pour la première fois, du moins à notre connaissance, au XVIe siècle. Au milieu du XIXe siècle, elle offrait “un très vieux pignon sur rue” ; son existence était encore attestée vers 1900.

 

Ce fut un de ses propriétaires qui en faisant creuser, en 1803, une cave sous la Capitainerie, permit de redécouvrir les fameux souterrains du château.

Ce fut aussi une des six auberges répertoriées, et non des moindres, qui étaient établies dans la rue du faubourg Saint-Lubin (XVIIe et XVIIIe siècles).

 

Saint Jacques Le moulin Saint Jacques

Plus connu sous le nom de moulin de la Fontaine, il se dressait en amont du pont Saint-Georges. En grande partie détruit en juin 1940, une maison à colombages édifiée par M. Fisseau, maître compagnon, le remplacera dans les années 1950.

 

La chapelle Saint-Jacques-du-Bourbier toute proche ne fut peut-être pas étrangère non plus à son surnom populaire bien que ce moulin eût aussi pour clients les vassaux du fief Saint-Jacques précédemment étudié.

 

Son histoire reste complexe tant ses propriétaires furent nombreux depuis le XIVe siècle, date à laquelle il était déjà qualifié de moulin de Courtiras. En 1361, la Maison-Dieu le rachetait à Guillaume de Poncé, le dernier sire de Courtiras. En 1623, il passa de la Maison-Dieu à l’Oratoire. Durant ce même XVIIe siècle, il faut aussi appelé le moulin aux Proust du nom de ses meuniers.

 

En 1666, plusieurs propriétaires se le partagèrent encore. Totalement brûlé le 18 mai 1708, il sera aussitôt reconstruit. Vendu en 1792 comme bien national, il restera désormais dans le domaine privé jusqu’en 1940.

Bizarrement, aucune relique de Saint-Jacques pourtant si présent, toutes époques ou paroisses confondues, ne semble, effectivement, avoir été vénérées à Vendôme.

 

La maison dite du “grand Saint-Martin”

Datée de l’extrême fin du XVe siècle, sa façade à colombages, alliant simplicité et élégance, mérite plus qu’un regard.

 

Au rez-de-chaussée, à l’extérieur, quatre statues sont taillées en plein bois dans les puissantes consoles qui supportent en encorbellement le premier étage. En les observant, on distingue à droite un possible roi, peut-être Saint-Louis, sous un dais à lambrequin tenant un septre et à gauche, un évêque nimbé pouvant figurer le bon Saint-Martin en personne.

 

Deux autres statues de moindre dimension placées cette fois de part et d’autre de la porte représentent Saint-Jacques (à gauche) avec son bâton de pèlerin et Saint-Jean-Baptiste (à droite) portant un agneau dans ses bras.

Oeuvre d’un habile “tailleur d’images”, l’origine de ces quatre sculptures dont un Saint-Jacques en bonne place, reste inconnue mais peut parfaitement se comprendre.

Article paru dans le Petit Vendômois de février 2001

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