« Honnêteté », un pacte à 3
Trois artistes pour le prix d’un. Au foyer des jeunes à la Résidence Clémenceau dans le quartier des Rottes, Zoé, Ludovic et Rodolphe exposent leurs œuvres aux trois styles différents, exposition visible jusqu’au 5 novembre dans l’entrée du foyer et dans le réfectoire du self-service.
On connaissait Ludovic Ivens, artiste vendômois à la peinture très structurée, aux formes souvent géométriques. Pour cette nouvelle exposition, d’anciennes toiles sont bien présentes sur les murs du réfectoire du foyer, toiles reconnaissables entre mille, aux traits aztèques, reproduction colorée de symboles ou de frises, courbes et points se multipliant, formant plusieurs parties dans une même toile. On aime évidemment sa peinture qui pourrait à certains moments nous faire croire que Ludovic peint en relief. Ce qui fait son originalité, c’est que l’on ne sait plus ce qui représente le fond, un mélange que l’œil parfois a du mal à distinguer et qui rend l’œuvre unique. Plusieurs toiles nouvelles s’ajoutent, peinture singulière de ses anciens motifs mais en noir et blanc avec des tons gris et une étonnante toile également très structurée avec seulement deux couleurs.
Rodolphe Ndong Ngoua, est connu des lecteurs du Petit Vendômois car, régulièrement, il nous livre ses articles. Nous savions qu’il avait une jolie plume avec une surprise prochainement mais là, nous découvrons un artiste avec cette fois-ci un pinceau dans les mains. « C’est grâce à Ludovic que j’ai repris la peinture, indirectement. Nous nous étions donné rendez-vous chez lui et en partant Ludovic offre à ma fille quelques toiles blanches et des tubes de peinture acrylique. Cette approche m’a surpris mais je l’ai trouvé touchante et surtout très pédagogique en somme. Rentré chez nous, Zoé désirait tester. Je me souviens bien qu’enfant j’aimais déjà dessiner. Mais là, ma fille me demande comment commencer une toile blanche ? Nous avons alors fait cette première et unique toile à quatre mains et le déclic a opéré, ça a été le réveil d’une émotion enfouie en moi très profondément » explique Rodolphe. Pour cette première exposition, la fille et le père mettent en avant des toiles conçues pendant le confinement. Zoé peint à l’instinct « En appliquant ma peinture, un trait inspire un autre. Sur une de mes toiles, qui était tombée à terre, la peinture avait coulé. Cela m’a inspiré davantage et de cette contrainte, j’ai pu avec mon imagination la mettre en forme » détaille la jeune artiste.
Quant à Rodolphe, il conçoit ses œuvres avec ses émotions. « Je peins suivant les moments de ma vie, mes peintures correspondent à des jours différents, suivant mes émotions au moment où je prends mes pinceaux ou que je jette la peinture, je teste beaucoup finalement ». Ainsi, une de ses toiles avec un fond jaune, lui vient d’une citation de Montaigne entendue d’une collègue. « Si ma vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins, semons des fleurs ». Cette image lui donne l’envie de peindre cette œuvre, sur ce fond jaune, il vient poser des taches de couleurs, comme des fleurs y seraient semées. Et puis, me confie-t-il, « dans mes œuvres, il y a un lien avec l’écriture, j’essaye de peindre ce que je ne peux parfois pas écrire ». Une autre merveilleuse façon de s’exprimer en somme !
Exposition « Honnêteté »
jusqu’au 5 novembre –
Foyer des Jeunes
à la Résidence Clémenceau –
12 rue Edouard Branly – Vendôme