La bouteille géante du Tour de France à Loir-en-Vallée
Le Jasnières et le Coteaux-du-loir ont leur petit monument, en l’occurrence une bouteille géante sur le bord de la départementale 305 à la sortie ouest du bourg sarthois de Ruillé-sur-Loir (Loir-en-Vallée). Une présence qui remonte au Tour de France 2004 dont la sixième étape de Bonneval à Angers commençait par la vallée du Loir, longeant le nord et l’ouest du Vendômois.
Comment cet emblème vert bouteille s’est-il retrouvé cette année-là sur le rond-point qui ponctue la rue Nationale ?
« C’est le maire de l’époque, Claude Matrat, qui en avait eu l’idée pour qu’on se fasse remarquer au passage de la caravane et des coureurs » se souvient Pascal Janvier, l’un des vignerons de la commune. « J’étais moi-même dans le conseil municipal dont plusieurs membres ont ensuite participé à la fabrication de la bouteille». Une idée d’autant plus évidente pour le groupe que le ravitaillement devait avoir lieu à partir du rond-point, sur une bonne partie de la route qui mène à La Chartre-sur-le-Loir… Et qu’un public nombreux était attendu. Comme Ruillé est un village-rue réaligné au XIXe siècle le long de la voie de passage, tous savaient que le peloton ne traînerait pas. « Cette bouteille, c’était le seul moyen de se faire remarquer et de montrer qu’il y avait du vin dans le coin » observe Pascal Janvier, « on était sept à la fabriquer »
Vue depuis l’hélico de la télé
Techniquement, la bouteille est formée d’une structure en fer à béton entourée de grillage. «Ensuite, on l’avait fait envelopper de résine plastique par une entreprise d’Écommoy, et on l’a posée au milieu du rond-point où devait passer le Tour pour qu’elle soit bien vue».
Au jour J le 9 juillet : bingo ! Non seulement le public présent repère et admire la bouteille mais, en plus, l’hélico de la télé s’attarde longuement au dessus du rond-point, là où le peloton se divise pour en faire le tour.
Cependant – loi Evin oblige – la caméra ne fait pas de zoom sur le nom des appellations. Un peloton qui s’est fait distancer par les échappés, lesquels entrent déjà dans La Chartre à plus de 3,5 km en aval. Le ciel est gris et nuageux, avec un petit vent d’ouest qui force le peloton à rouler «en éventail», adoptant cette forme effilée de grappe de raisin, clin d’oeil involontaire au vignoble.
Près de 20 ans plus tard, la bouteille, un temps menacée de suppression, a été déplacée à 200 mètres du rond-point en bordure de la route. Elle a déjà été repeinte et… coule des jours heureux. Claude Matrat, disparu il y a quelques semaines, la voit maintenant d’en haut, comme l’avait fait l’hélico !