La Commanderie d’Arville entre dans une nouvelle ère
Petit rappel, s’il en était nécessaire, des caractéristiques du site : c’est au début du XIIe siècle que la Commanderie fut fondée par les Templiers. Par l’importance des bâtiments existants, Arville présente un ensemble unique et est l’une des commanderies les mieux conservées de France.
Sur un territoire forestier d’un millier d’hectares, mis à leur disposition par le seigneur de Mondoubleau, Geoffroy III, les Templiers organisent un véritable domaine agricole, lieu de vie religieuse, centre de recrutement et base de formation militaire pour les chevaliers en attente de leur départ en Terre Sainte. Après la suppression de l’Ordre du Temple, la commanderie devient propriété des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui deviendront Chevaliers de Malte au XVIe siècle et resteront propriétaires des lieux jusqu’à la Révolution de 1789. L’ensemble est alors vendu comme bien national et acheté par des agriculteurs.
En 1979, une partie des bâtiments est achetée par un syndicat intercommunal qui entreprend la restauration et l’organisation de visites. Sous l’impulsion du sénateur Pierre Fauchon, en 1999, la Communauté des Collines du Perche commence le centre d’histoire des Ordres de Chevalerie qui met en scène de manière interactive l’épopée des croisades et la vie des Templiers.
Depuis, l’ouverture d’un pôle d’hébergement a complété très significativement l’ensemble et lui a donné une assise touristique et financière d’importance dont le fonctionnement est suivi par l’association des Amis de la Commanderie d’Arville.
Fin 2018, la Commanderie est décapitée
Après la démission du président, Maurice Leroy, en novembre, c’est l’ensemble du bureau qui choisit de quitter ses fonctions au moment de l’assemblée générale. Exit, Jean-Luc Ferrière, vice-président, Jacqueline Dumas, secrétaire, Martine Fejoz, trésorière et du directeur salarié, Christian Hallouin. Le sort de la Commanderie mais aussi celui des salariés restant en poste est en suspens…
Jusqu’au mois de février lorsqu’un groupe se constitue autour d’un projet, celui de renouer avec un rayonnement en réseau, fédérateur et enthousiasmant.
Aux manettes de cet ambitieux programme, Christine Charreau qui accepte la présidence, insistant sur son aspect transitoire «Le projet repose sur un groupe : Joël Fusil (vice-président), Guillemette Roullier (trésorière), Jean-Jacques Gardrat (secrétaire et membre de droit), avec le soutien d’un comité directeur constitué de Frédéric Maurin, Karine Gloanec-Maurin et Henri Lemerre (tous deux membres de droit).»
Et de compléter par la double responsabilité qui est la leur «Il faut tout remettre à plat pour l’avenir. Nous devons réfléchir une stratégie au long cours, redéfinir la mission et le profil d’un directeur potentiel. Mais, en même temps, nous sommes dans l’urgence car la Commanderie a ouvert ses portes au moment des vacances de février et nous attendons le premier groupe pour le gîte, le 25 mars. Les recrutements sont en cours, nous devons trouver également des personnels saisonniers pour la période de forte affluence.»
D’ores et déjà, six personnels sont en poste «Ils sont, et notamment, les trois qui sont restés, super motivés et engagés pour l’avenir de la Commanderie» confirme Karine Gloanec-Maurin «C’est vraiment un très beau challenge que nous relevons tous ensemble. Il s’agit d’un joyau patrimonial et des animations auront pour objet de le mettre encore un peu plus en valeur mais en lien avec le territoire. Pas replié sur lui-même !»
Toutes deux insistent sur l’ancrage local «Les Vendômois, au sens large, sont largement conviés à venir soutenir la Commanderie en la visitant, en la faisant découvrir à leur entourage et en assurant que la Commanderie, non seulement continue, mais va se redéployer comme l’Histoire lui a appris à le faire !»