La prodigieuse carrière de Jean-François Coste
médecin-chef de l’armée de Rochambeau
En effet, Jean-François Coste ne fut pas seulement l’une des plus grandes figures de médecin du Service de santé aux armées, il en fut aussi l’un des fondateurs. Il introduisit la réforme dans les hôpitaux militaires et fut un audacieux organisateur de soins dispensés aux soldats blessés ou malades.
A l’issue de la prochaine assemblée générale annuelle de l’association « Les Amis de Rochambeau », au cours de laquelle seront notamment rappelées les différentes manifestations de juillet dernier à la mémoire du Maréchal et des Rochambelles, le Docteur Jean-François Hutin, médecin exerçant à Reims et membre de la Société Française d’Histoire de la Médecine, retracera la prodigieuse carrière du clinicien militaire de talent.
A peine eut-il présenté sa thèse que Coste fut chargé par le gouverneur de traiter une épidémie dans son département natal de l’Ain en 1763 où ses talents furent vite appréciés. Voltaire le prit en amitié et obtint pour lui le brevet de médecin militaire. Sa carrière commença véritablement le 15 août 1769, date à laquelle il fut nommé médecin de l’hôpital militaire de Versoix, puis successivement des hôpitaux de Nancy et de Calais. Cette date, par une curieuse coïncidence, se trouve être celle de la naissance à Ajaccio de Napoléon Bonaparte qu’il devait servir plus tard comme médecin en chef du camp de Boulogne, puis de la Grande Armée.
La campagne d’Amérique (1780-1783)
Le 12 mars 1780 fut pour Coste un jour mémorable : grâce à la protection du duc de Choiseul, il fut désigné pour être premier médecin du corps expéditionnaire du général de Rochambeau.
Débarqué à Newport, le 11 juillet 1780 avec les 5.000 hommes et 300 officiers du corps, Coste, médecin en chef, eut à lutter d’abord contre le scorbut, les fluxions de poitrine et la dysenterie. Au printemps de 1781, la variole fit son apparition dans les rangs des combattants. Un hôpital militaire fut alors créé à Coast Harbour, non loin de celui de Newport, destiné aux varioleux civils. Coste se signala par un admirable esprit d’initiative, aussi le médecin américain prenait-il conseil de son collègue français. Pour la prophylaxie, Coste pratiqua l’inoculation de la petite vérole sur plus de 3.000 hommes de l’armée de Washington et fit paraître un formulaire latin de médicaments simples, mais efficaces, destiné à l’usage des troupes franco-américaines.
Médecin en chef des Invalides
Le dévouement de Coste fut tel qu’en juin 1782, les autorités américaines lui demandèrent de présider l’inauguration de la nouvelle université de Virginie. Avant de repartir pour la France en janvier 1783, Coste sollicita un brevet de médecin de la Marine que Louis XVI lui accorda comme une marque de satisfaction. A son retour, Coste reprit ses fonctions de médecin de l’hôpital militaire de Calais. Puis, membre du Conseil de santé, il fut nommé premier médecin des camps et armées du roi et élu maire de Versailles. Sous le Directoire, Coste fut appelé à la haute fonction de médecin en chef des Invalides, charge qu’il conservera jusqu’à sa mort, en plus de ses autres fonctions.
Coste comptait beaucoup d’amis et de correspondants. Ainsi le maréchal de Rochambeau, dans son testament, pria son ami Coste de bien vouloir lire et corriger ses Mémoires avant de les faire imprimer. Si Coste fut militaire par sentiment du devoir, médecin par vocation, il fut aussi un philosophe humaniste, en ce sens qu’il a toujours proposé, en son âme et conscience, ce qu’il a cru le plus avantageux à l’intérêt de l’Etat et au service de santé des troupes.
Samedi 2 février, Greniers de l’Abbaye à Vendôme, à 16h30 :
Assemblée Générale des Amis de Rochambeau,
suivie à 17h30 de la Conférence ouverte à tous. A l’issue : Pot amical