Le Quartier Marescot et son histoire
La foire aux vins de Montoire se déroule chaque année durant le week-end de la Pentecôte. Auparavant, vignerons, tonneliers, éleveurs de chèvres et producteurs de fromages se retrouvaient tout près du centre-ville puis, par la suite, au Quartier Marescot comme aujourd’hui.
Ce fameux Quartier Marescot le long du Loir accueille dorénavant des réjouissances et des fêtes locales. Et c’est la grande esplanade enherbée, entre l’ancien centre de secours, la salle des fêtes et le Loir, qui, chaque année au mois d’août, reçoit le grand chapiteau abritant les danseurs et le nombreux public du Festival Mondial de Folklore.
Mais quelle est l’origine de ce quartier ?
Tout commence au désastre que fut pour le royaume de France, en 1415, la bataille d’Azincourt. Les conséquences en furent tout aussi désastreuses pour le Comté de Vendôme, puisque le comte Louis 1er de Bourbon y fut capturé puis enfermé dans la Tour de Londres par le roi Henri IV d’Angleterre qui exigeait de son prisonnier qu’il s’acquittât d’une lourde rançon, cent mille écus.
En 1421, l’épouse de Louis, la comtesses Blanche de Rouçy mourut de chagrin.
Sous les brouillards de la Tamise, en 1424, le comte Louis fit le vœu, s’il retrouvait sa liberté perdue, de fonder, à Montoire, un couvent qu’il confierait aux Ermites de Saint Augustin, afin que ceux-ci prient pour lui et sa famille.
Louis de Bourbon obtint du roi d’Angleterre l’autorisation de revenir en France afin d’épouser Jeanne de Laval. Il dut de nouveau se constituer, prisonnier, ne parvenant pas à réunir sa rançon considérable aussi vite qu’il l’escomptait. Sa nouvelle épouse mit trois ans pour réunir la totalité de la rançon. En mars 1427, Louis de Bourbon foulait de nouveau le sol de son comté. Il n’avait pas oublié son vœu et, après avoir obtenu les autorisations de l’évêque du Mans, Adam Chatelain, du roi Charles VII et du pape Eugène IV le 5 juillet suivant, le comte de Vendôme procéda au choix du site de la future construction, la rive droite du Loir face au château féodale des barons de Montoire.
On fit diligence pour la construction du couvent, qui fut richement doté et pourvu d’une église aussi somptueusement décorée que spacieuse mesurant 40 m de long sur 10 de large. Les bâtiments conventuels à l’image de leur église, ne tardèrent pas à accueillir des religieux qui furent rapidement plus de trente mais n’étaient plus que quatre ou cinq à la fin du XVIIIe d’après le Marquis de Rochambeau (descendant du Maréchal) dans son ouvrage « Montoire et ses environs ».
À la suppression de l’ordre religieux, une partie fut vendue en 1792 par adjudication et achetée par des particuliers en lot, la commune fit l’acquisition, le 20 juillet, d’une grande partie du couvent, dont elle céda la jouissance à l’État, par délibération, les 7 et 9 août suivants, à la condition que ces bâtiments deviennent logements pour une garnison. L’édifice résultant du vœu pieux du Comte de Vendôme a été bien malmené depuis que les moines ont dû l’abandonner. C’est en 1890 que ce quartier militaire reçut le nom de « Quartier Marescot » où l’église n’est plus qu’un souvenir. Une rue remplace la grande nef et, depuis le départ des militaires, les dépendances sont devenues bâtiments communaux ou médiathèque, tout en conservant des bâtiments conventuels qui existent encore, dont la partie magnifique de l’ancien cloître du couvent des Augustins (Photo ci-dessous).