Une lettre inédite de Victor Hugo aux archives départementales à Blois
Les Archives départementales viennent d’acquérir aux enchères une lettre inédite de Victor Hugo, intéressante à plus d’un titre pour le Loir-et-Cher. Datée du 29 avril 1825, elle a été écrite il y a 190 ans…
Cette lettre, inconnue des biographes de l’écrivain, était restée dans la famille de son destinataire jusqu’à sa vente le 3 mars, à l’Hôtel Drouot à Paris pour la somme de 2 500 €. Dans sa lettre, Victor Hugo s’adresse au vicomte Alcide de Beauchesne, gentilhomme de la Chambre du roi Louis XVIII, chef de cabinet de la direction générale des Beaux-Arts.
Le Loir-et-Cher dans l’oeuvre de Victor Hugo
Blois et le Loir-et-Cher occupent une place peu connue, mais essentielle dans la vie de Victor Hugo.
En 1816, c’est à Blois que s’installe son père, le général d’Empire Léopold Hugo, auquel Victor et ses frères écrivent régulièrement. Les relations de jeunesse avec le père furent troublées mais celles de l’âge adulte empreintes d’un respect réciproque. C’est à Blois aussi que son frère aîné, Eugène, est pris d’une de ses crises de folie qui vont le conduire à un internement définitif. Enfin, c’est en Sologne qu’est enterré son premier né, mort à l’âge de trois mois.
De ces événements douloureux, on ne trouve que des traces légères dans l’oeuvre du poète : il évoque son père dans un poème. Il décrit Blois comme pittoresque et lumineux dans la préface du recueil de gravures d’Armand Queyroy. Quelques scènes de la pièce Marion Delorme (1829) se passent à Blois. Le Roi s’amuse (1832) fait référence aux vers attribués par la tradition à François 1er sur les vitres de Chambord : « Souvent femme varie ». La Sologne, terre mystérieuse évoquée avec des accents virgiliens (« J’habite un pays sombre / plein de rêves profonds ») apparaît dans Fuite en Sologne.
Mais c’est Blois qui semble avoir le plus marqué le poète. La ville est citée dans Guerre aux démolisseurs, et surtout retrouvée avec tendresse à travers les eaux-fortes de Queyroy.
La lettre que les Archives viennent d’acheter préfigure ces textes. C’est une période heureuse pour la famille Hugo. Les relations entre le père et le fils sont apaisées, la petite Léopoldine, âgée de 8 mois, se porte bien. Le poète vient d’obtenir la Légion d’Honneur, en même temps que Lamartine.
La lettre et sa retranscription sont à consulter sur le portail du Conseil départemental, Culture41 :
http://www.culture41.fr/Agenda-culturel/Archives-departementales/Une-lettre-de-Victor-Hugo-aux-Archives-departementales