Mémoire de terre, Nouvelle exposition chez Laurent Potier
George Baylouni, artiste-peintre franco-syrien, entièrement voué à la peinture depuis plus de trente ans, exposera dans la bijouterie-galerie de Laurent Potier, à Vendôme, pendant tout le mois de décembre.
L’artiste travaille depuis maintenant une dizaine d’années sur la question des civilisations moyen-orientales et leurs symboles allant de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il a réalisé plusieurs projets à travers des expositions en Syrie, France et l’étranger. Depuis son arrivée en France, son projet s’est enrichi d’une nouvelle dimension. En effet, il a commencé à travailler à intégrer des symboles appartenant à des civilisations humaines plus larges, partant du Moyen-Orient et allant vers le monde entier.
Le travail du peintre George Baylouni pourrait être comparé à celui de l’archéologue qui exhume patiemment, avec sa brosse et son pinceau, les vestiges de civilisations perdues, tessons, fragments, tablettes sumériennes, akkadiennes, parcelles de fresques ou de mosaïques, tentant de leur donner sens et d’établir une chronologie pour 8000 ans d’histoire. Or, la vision du peintre n’est ni chronologique, ni diachronique, elle est synchronique.
George Baylouni sait que la mémoire de terre, comme le Livre de Sable de Borges, n’a ni commencement ni fin : son travail est autre. L’artiste est à la fois celui qui invente et celui qui enfouit, celui qui efface et celui qui découvre, celui qui écrit et qui recouvre. Celui qui chiffre et celui qui déchiffre. Il est celui qui voit. Celui qui crée, par ajouts, par suppressions. Sans relâche. Sereinement. Avec une technique parfaitement maîtrisée de la matière picturale, apprise par l’école d’Alep la blanche, l’une des plus vieilles villes du monde, fière de son art, riche de spiritualités multiples. Il est en personne mémoire de terre, et ses œuvres, palimpsestes sans cesse renouvelés, n’ont besoin pour s’accomplir ni de commencement ni de fin.