Mémoires d’Archives avec Alexandra Chauchereau
Rencontrée dans son atelier d’artiste en Bas-Vendômois, la peintre Alexandra Chauchereau détaille son travail autour de la mémoire pour son exposition visible à la Médiathèque de Montoire-sur-le Loir jusqu’à la fin du mois de novembre.
Alexandra peint depuis plus de 40 ans. Elle s’est d’abord exercée avec son père, lui-même peintre amateur, puis a fréquenté de nombreux ateliers de la ville de Paris pour apprendre les différentes techniques artistiques. «Je me souviens particulièrement de François Bard, un de mes professeurs, excellent peintre, qui m’a ouvert d’autres horizons» détaille-t-elle. De formation juridique, elle navigue entre sa profession spécialisée en droits d’auteur et sa passion de la peinture.
Le thème des Mémoires d’Archives est venu à elle tout naturellement il y a une dizaine d’années lorsqu’elle découvre une valise dans la cave de sa mère. Une valise qui recèle des trésors familiaux et qui voyagera sur tous les lieux où elle a pu se rendre à travers une série de photos que l’on retrouve dans l’exposition. Son travail sur la mémoire a débuté avec les carnets de guerre dans les tranchées de son grand-père Henri. Elle mêle sur cette série de tableaux, les paysages actuels tels que la Butte de Vauquois ou le front de Woëvre, des lieux qu’elle a visités et l’criture de son grand-père. Ces tableaux ont été exposés lors du centenaire de la Guerre 14-18.
«Tout mon travail sur la mémoire débute avec ce carnet et dans cette valise, il y avait également les plans du dernier appartement de ma grand-mère que j’ai reproduit sur un vieux drap de lin qui lui appartenait en appliquant une technique mixte de transfert mélangeant peinture, collage, lin et broderie » poursuit l’artiste. Quelques sculptures en terre avec des bouts d’assiette appartenant aussi à ses grands-parents avec la technique du Kintsugi et sa jointure couleur or. Des tableaux également où l’on verra tout le travail effectué par l’artiste autour de vielles photos de famille avec un lien pour cette série, le tissu arlequin reproduit du costume de scène de son autre grand-père, danseur dans une troupe d’opérette. «On dit qu’au bout de deux générations, la mémoire s’efface et tout mon travail est justement pour lutter contre cette seconde mort qu’est l’oubli. C’est le moteur de ma création, ces souvenirs qui m’animent» conclut-elle.