Patrimoine

Des fouilles prometteuses sur le site de la collégiale Saint-Georges

En août, au château de Vendôme, l’archéologue Gaël Simon et une équipe de spécialistes ont mené une campagne de fouilles à l’emplacement de l’ancienne collégiale Saint-Georges, la nécropole des comtes de Vendôme datée du XIe siècle et détruite à la Révolution.

 

L’existence d’un pouvoir régional à Vendôme…

 

Gaël Simon, jeune archéologue vendômois, a toujours voulu faire parler les pierres, notamment celles du château de Vendôme. Grâce à sa thèse brillante sur l’évolution de Vendôme du XIe au XXe siècle, il constate, suite à un long travail de recherches dans les archives municipales et départementales, que le château de Vendôme n’a jamais été fouillé minutieusement, en particulier la collégiale Saint-Georges. Une construction que l’on attribue généralement vers 1040 à Agnès de Poitiers, l’épouse de Geoffroy Martel, comte de Vendôme, dont le premier historien de la collégiale, le chanoine du Bellay, dès le XVIIe siècle, en fit la description. Même si, comme le souligne l’historien Jean Claude Pasquier dans son ouvrage sur le château de Vendôme, le chanoine « reste très évasif quant à la fondation de sa propre église ». Seules des fouilles partielles et peu exploitables avaient été effectuées par l’abbé Plat, dans les années 1934-1935.

 

Elles avaient révélé quelques vestiges et ses fondations, mais la collégiale Saint-Georges restait mystérieuse.

 

Gaël Simon, dans son passionnant article paru dans le dernier bulletin de la Société archéologique du Vendômois (1), avançait une intéressante hypothèse. A savoir qu’une construction antérieure à la collégiale, un Castrum Vetus, aurait servi de nef à l’église. La question a été à la base des fouilles effectuées cet été au château.« Il semble tout à fait probable qu’il y ait eu une occupation du site plus ancienne que ce que l’on pouvait attester jusqu’à présent », souligne Bernard Diry, président de la Société archéologique du Vendômois. Et si ces fouilles révélaient donc qu’un ensemble architectural plus ancien que la collégiale elle-même était déjà édifié, ce serait les premières preuves matérielles de l’existence d’un pouvoir régional à Vendôme. « La ville est connue par l’écrit dès 587 et par sa monnaie mérovingienne. Seules des fouilles peuvent maintenant déceler les vestiges d’une petite capitale régionale, un Pagus », appuie Bernard Diry, également illustre numismate en Vendômois. Gaël Simon, lors de ses recherches, a découvert également des sépultures sous les couches déjà analysées par l’abbé Plat dans les années 1930. « Nous sommes persuadés, pour notre grand bonheur, que la Direction régionale des affaires culturelles va suivre le chantier et sûrement y revenir. La Société archéologique du Vendômois a toujours réclamé des fouilles, il suffit de lire les nombreuses publications et articles parus sur le sujet. Sans ses recherches, notre histoire locale ne pourra jamais être précise», conclut le président.

 

(1) En vente en librairie ou à la Société archéologique du Vendômois.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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