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Portrait d’artiste : Elair

Il n’est pas donné à tout le monde de faire ses études à Paris en étant logé sur un bateau en quai de Seine. C’est pourtant bien ce qu’a fait Elair, Vendômois maintenant à la retraite, bien occupé par son activité de sculpteur sur métal.

«Un thonnier que l’on avait acheté et restauré au port du gros caillou, près du pont Alexandre III, explique-t-il, le sourire aux lèvres. Je vivais dessus, sans électricité, et j’ai fait mes études à la lampe à pétrole !» ça a duré cinq ans quand même ! «Ensuite, il a été revendu, pont des Arts ».

Après ça, Elair est parti en balade, sur les mers, pour visiter les îles, les Antilles. Pour y travailler aussi. Encore cinq ans, avant de revenir en France et de s’installer à Trôo. Puis, enfin, à Vendôme, en 1984. Mais, un bateau l’attend toujours en Vendée, pour les envies soudaines à s’éloigner des côtes et respirer le vent du large. « Sur un bateau, je suis chez moi, je suis serein, c’est mon univers, en totale harmonie avec lui» précise-t-il encore.

Passionné de modelage et de sculpture depuis toujours, puisqu’il prétend qu’il aurait dû en faire son métier. A 9 ans, il commence le modelage aux Arts Décoratifs du Louvre. Il reste cinq ans auprès d’une professeur qui voit en lui un bon compagnon puisqu’il l’accompagne, quand il est disponible, dans ses créations de sculptures en plâtre sur cheminée. Là aussi, il est dans son élément. Alors, aujourd’hui, il n’hésite pas à s’y adonner à plein temps. Il avait déjà testé la terre, l’argile, il en est venu au métal.

D’abord le zinc, le laiton, l’alu avant de choisir l’inox, pour ses qualités de souplesse, de poids et de résistance aux intempéries aussi. Ses sculptures en anneau se découpent dans l’espace, légères, aériennes, suspendues, au rythme des courants d’air ambiants. Captant la lumière dans leurs lents mouvements circulaires, elles en saisissent aussi l’énergie. Leurs oscillations vibratoires invitent à la contemplation, au repos, à la détente. Certaines, posées sur un support vernis, s’élancent de leurs lames, ascension dans une spirale en vis sans fin. Dans son atelier, au bord de l’eau, les outils à découper, poncer, souder, étirer, attendent sur l’établi la prochaine création du «maître», prêts à séduire la matière en la travaillant au corps, selon l’inspiration du moment ou après un voyage en mer. Entre la matière, l’air et l’eau, les sculptures de Elair sont comme lui, en équilibre et en mouvement, sans forcer, sans contraintes, sans tension.

Il est en exposition, avec d’autres ( Christelle Bolmio, Joëlle Dubois, Josy Moreau-Peter, Jean-Pierre Renard et Marie-Christine Thiercelin ) à la chapelle Saint-Jacques jusqu’au 4 octobre.

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