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Sophie Raive : la fée verte de Danzé

De Shakespeare à Walt Disney, la fée, personnage de légende, entretient un lien fort avec Dame Nature. Celle que nous avons eu la chance de rencontrer sévit du côté de Danzé et perpétue le mythe qui fait rêver petits et grands. Comble de la modernité, elle a monté sa propre association, les Fées de l’(h)être.

 

Sophie Raive est originaire de Franche-Comté, l’ancienne seigneurie de Bourgogne, pays de lacs, de montagnes, de campagnes et de forêts. Il y a 18 mois, après une carrière d’intermittente du spectacle à Paris, elle a posé ses ailes à Danzé, à quelques encablures de Vendôme. Depuis un an, elle est à la tête des Fées de l’(h)être, une association déclarée d’intérêt général. «Je suis revenue à la terre et j’avais envie de faire quelque chose de local, de créer du lien et de développer la transmission», revendique la jeune maman.
Promesse tenue. En quelques mois, la fée de Danzé n’a pas chômé : mise en place de jardins pédagogiques dans un cadre périscolaire, projection en plein air du documentaire En quête de sens dans la ferme de Denis Callu, Journées des associations à Vendôme, création d’une gazette numérique… Une démarche qui rassemble écologie, au sens large, et spectacle vivant. Et en matière de spectacle, Sophie Raive a quelques atouts dans sa manche.

 

De Fabrice Luchini à Yolande Moreau

 

Après une formation au Conservatoire régional de Besançon, une licence d’études théâtrales à Paris, où elle rencontre François Lazaro, maître de la création, spécialiste de la marionnette et de l’objet, elle est repérée par le réalisateur Patrice Leconte. Une première expérience cinématographique, en 2004, avec Fabrice Luchini et Sandrine Bonnaire dans Confidences trop intimes, lui laissera un goût de potion amère. Sa scène sera coupée au montage. Importe peu, la fée trace son sillon et on la retrouvera dans Séraphine, en 2008, aux côtés de la mythique Yolande Moreau. Touchée par la grâce, elle fera aussi une apparition, en 2011, dans Intouchables, avec François Cluzet et Omar Sy. La magie du cinéma ? Sophie, sans acrimonie, décoche tout de même quelques flèches boisées à destination du secteur : «Je m’interroge sur la place et l’image de la femme au cinéma. Il y a un plafond de verre, une sorte d’entre-soi qui me dérange.»
Riche de ses expériences, en synergie avec les associations locales (Pôle Image 41, Franciste, Athena, Ecotone…), l’heure est désormais à la transmission, loin des plateaux de tournage : «Je ne me voyais pas passer ma vie dans le TGV !» Car pour la comédienne, le bonheur est dans le pré. Il pousse paisiblement dans son jardin au rythme des saisons, au gré des rencontres et fleurit au bruissement des vents qui caressent le feuillage de ses arbres, dans sa maisonnée isolée en campagne vendômoise. «Nous, habitants des campagnes, sommes souvent disséminés géographiquement dans des lieux-dits qui ne favorisent pas les échanges. La finalité de l’association est de faire revivre le local, d’associer jeunes et anciens au travers d’ateliers, d’événements festifs, de construire des choses ensemble. Et les enfants sont un formidable vecteur de rencontres pour les familles», explique Sophie Raive.

 

Le pouvoir des fées…

 

Pour preuve, le 31 octobre, l’association célébrera Halloween, une fête païenne aux origines celtiques qui commémore la fin des moissons et les esprits. Une belle opportunité pour fédérer toutes les générations autour d’ateliers dédiés : confection de masques et de chapeaux, sculptures sur citrouilles, lecture de contes… avec l’aide de bénévoles et sous l’éclairage bienveillant de la plasticienne Liska Llorca. L’association lance en parallèle un appel aux bonnes âmes : «Nous avons besoin de bénévoles pour faire vivre nos projets, notamment des ateliers théâtre à destination des enfants.» Et pour conforter ce lien indéfectible entre fées et nature, Sophie «rêve» de monter prochainement un spectacle dans les arbres : «Une installation éphémère qui mêlerait théâtre, cirque et conte, une sorte de parcours artistique en forêt.» Un projet d’envergure, mais quand on sait que la fée a le pouvoir de voler dans les airs et de conjurer les sorts, on s’incline et on l’attend avec impatience sur sa branche de hêtre : à gauche du lutin, juste à côté de l’écureuil.

 

 

Soirée « Halloween », le 31 octobre, au foyer rural de Danzé.
A 18h, assemblée générale de l’association ; soirée festive à partir de 19h.
Plus d’infos : www.lesfeesdelhetre.fr

Jean-Michel Véry

Journaliste à Politis, à Europe 1, au Petit Vendomois, rédacteur "tourisme" à Néoplanète, pigiste au Figaro et à l'Optimun.

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