Sougé-sur-Braye, le legs de Colette ravive l’église
La restauration de cette belle église – comme celle de Poncé – est due au legs d’une parisienne s’étant découvert des ancêtres en vallée du Loir. La pose d’une plaque officielle a lieu le 17 septembre.
On ne dira pas que ce fut un chemin de croix mais tout n’a pas été simple dans le dossier de la restauration intérieure de l’église Saint-Quentin, additionnée de celles de l’horloge du clocher et… du paratonnerre.
En 2014, le maire – Bernard Bonhomme, dont c’est le cinquième mandat – avait dû batailler ferme contre la Fondation du patrimoine qui disputait à la commune un legs pourtant établi dans les règles : celui de Colette Nivault qui s’était trouvé des ancêtres aux bords du Loir et de la Braye. Disparue cette année-là, l’universitaire parisienne sans héritier avait en effet déniché un procureur du roi à Poncé et son fils, Jean-Baptiste Nivault, né à Sougé en 1733. «Un grand-père à la septième génération et qui avait été huissier royal au Châtelet» se réjouissait-elle dans la lettre laissée à son notaire en léguant 700 000 euros à trois églises et au château de Poncé pour – disait-elle – «l’entretien de ces témoignages du passé.»
Larmes de deuil des Du Bellay
Une fois confortée sur la destination de l’enveloppe de 175000 euros, la municipalité avait engagé études et appels d’offre. Cette fois, il y eut un faux-départ avec un cabinet de maîtrise d’œuvre puis, enfin, le début des travaux à l’été 2021. Sept ans d’attente après le décès de la donatrice !
Mais le chantier fila bon train. Restauration des peintures et, notamment, d’une litre funéraire (bandeau noir) et de larmes de deuil de la famille Du Bellay sous les voûtes et arcs d’ouvertures, dégagement côté chœur d’une fenêtre géminée rendue aveugle par l’adjonction de la sacristie au XIXe siècle, réfection du mobilier, de la chaire et des fonts baptismaux, mise aux normes, etc. furent terminés en neuf mois. On redécouvrit aussi des peintures du XIXe siècle : des étoiles peintes sur fond bleu. Aux Rameaux 2022, Saint-Quentin rouvrait ses portes et les cloches purent sonner Pâques.
Une souscription de 14 000 euros
Pour parvenir à boucler le budget qui dépassait les 300 000 euros, Sougé, comme Poncé, a sonné aux bonnes portes : Direction régionale des affaires culturelles, Dotation d’équipement des territoires ruraux, Région, département. Avec une opération supplémentaire qui a su motiver les Sougéens, celle de la souscription publique qui a récolté plus de 14 000 euros via… La Fondation du patrimoine ! Une somme modeste au regard de la dépense totale, mais qui permit aux habitants «d’apporter leur pierre à l’édifice» selon l’expression de Bernard Bonhomme.
Au final, les presque cinq cents habitants de Sougé sont plutôt satisfaits. Une chose, une seule, n’a pas fait l’unanimité : la restitution moderne d’une Conversion de Saint-Paul sous forme de trompe-l’œil en creux de la fenêtre du XVIe siècle remise au jour sur le mur nord du chœur. Une réalisation faite avec l’aval de l’architecte des Bâtiments de France. Les paroissiens et visiteurs jugeront.
Inauguration samedi 17 septembre à 16 h avec dévoilement d’une plaque en hommage à Colette Nivault suivie du concert d’un Big band de jazz et d’un cocktail.