Trois tableaux du XVIIe siècle en rénovation
Il est toujours impressionnant d’approcher au plus près des œuvres qui ont presque quatre siècles d’existence. Sur les murs de l’abbatiale, en hauteur, loin des yeux, on ne s’aperçoit pas toujours de l’usure de ceux-ci. Si l’on remonte à l’origine de cet intérêt pour ces peintures qui ont traversé le temps, on peut souligner l’implication totale de la Société Archéologique, scientifique et Littéraire du Vendômois et particulièrement de son président Bernard Diry. «Depuis tout petit, je voyais ces œuvres dans le noir. Beaucoup
de Vendômois d’ailleurs, ne savaient même pas qu’il y avait des tableaux dans cette église. Nous avons essayé de comprendre ce qu’il y avait derrière et on a fait des recherches pour trouver quelques informations, origines des tableaux ou leurs auteurs, mais elles furent très disparates. Il faut savoir qu’à la Révolution, tout le mobilier de la Trinité a disparu. Les tableaux qui ornent l’église actuellement ne sont que des dons ou des déplacements d’œuvres» explique le président. Il en a fait un article dans le bulletin de la société en 2018, détaillant avec les informations recueillies dans le dictionnaire de Raoul Barré de Saint-Venant au début du XXe siècle et le recensement réalisé par l’abbé Gaignot, en 1814, de chaque œuvre accrochée.
Ces écrits ont fortement intéressé Hélène Lebédel-Carbonnel, directrice alors de la DRAC régionale, notamment la peinture de la Descente de Croix de 1631, classé Monument historique (MH) d’une hauteur de 3.62 m sur une largeur de 2.90 m, l’un des trois tableaux partis en restauration. Déjà restauré en 1979, il sera à nouveau retravaillé car de la moisissure est apparue et il est très encrassé. Enroulée pour le transport, la peinture part dans l’atelier d’Emmanuel Joyerot en région parisienne qui intervient sur le support toile et châssis puis dans l’atelier de Sophie Deyrolle pour la restauration de la couche picturale.
Les deux autres tableaux (Marie-Madeleine pénitente et la Vierge au raisin) de dimensions plus modestes et non-inscrits aux MH sont partis pour une restauration dans l’atelier d’Anne Jacomo aux Roches l’Evêque. Nous ne manquerons pas de suivre l’évolution de ces restaurations durant les quatre mois nécessaires à leur rénovation.