100 ans d’André Bouyer
Le 20 avril 1915, André, Aimé, Julien Bouyer naissait à Blois. C’est à St Martin des Bois que le village, les amis et la famille s’étaient réunis autour de ce centenaire pour fêter son anniversaire.
Le jour de sa naissance, Reims commençait à se faire bombarder par les Allemands, c’était la première guerre mondiale, son père Julien Bouyer, ouvrier à la fabrique de chaussures Rousset à Blois était déjà parti à la guerre dont il reviendra blessé. La famille déménage à Paris en 1928 pour aller travailler à la manufacture Lageyre et Cie, opportunité dans cette usine nouvellement créée.
Entré en apprentissage en 1930 comme talonneur et colleur, André Bouyer trouvera finalement en 1933 un emploi de chauffeur au consulat du Nicaragua à Paris, et en 1936 il est incorporé dans le groupement de cavalerie du 3e Régiment de Hussards en garnison à Strasbourg. Chauffeur des Officiers, le soldat de 1ère classe Bouyer part au régiment de Sarreguemines jusqu’en 1938 mais reviendra sous les drapeaux dés le 21 mars 1939.
A partir de la déclaration de guerre, et durant 7 mois jusqu’au 22 juin 1940, le régiment se déplace et finit par rendre les armes à St Dié. Lors du transfert des prisonniers vers Colmar,
«André et un copain faussent compagnie au convoi au péril de leur vie et parviendront à se sauver pour retourner après maintes péripéties, chacun dans leur famille» précise sa fille Catherine.
Embauché le 30 janvier 1940 chez Mather et Platt en tant que monteur tuyauteur jusqu’en 1944, échappant de peu au Service du Travail Obligatoire grâce à une crise d’appendicite ! Recruté par l’administration en manque de personnel à la fin de la guerre, André Bouyer se présente aux PTT (Poste Télégraphe Téléphone) pour lesquels il exercera différents métiers, agent des lignes, chauffeur du directeur, et finira responsable de la station-service de la direction des Télécommunications, en charge de l’entretien des véhicules de l’administation. Installé d’abord à Montreuil sous Bois, puis à Eaubonne dans le Val d’Oise, il revient à la retraite en 1971 dans le Loir et Cher à St Martin des Bois dans une longère qu’il rénove avec sa femme Lucie. De 1971 à 1977, il assurera la ramassage scolaire à Montoire, aimant toujours rendre service.
Sa femme décède en 1986, malade du coeur, et malgré le chagrin et la solitude, André se partage entre des escapades à Paris et Bordeaux où il aime rejoindre sa fille unique et ses petits enfants. En 2009, il devient arrière-grand-père d’une petite fille et pour ce mois-ci, un tout petit garçon devrait voir le jour !
Le maire de St Martin des Bois David Corbeau et des représentants de la Mutuelle Générale dont il est adhérent depuis 68 ans lui font un honneur particulier. Car en effet, André Bouyer est effectivement centenaire mais l’un des rares à être encore chez lui. Même si ses oreilles et sa vue sont un peu altérées, il reste un personnage hors du commun, sachant dialoguer avec chacun et ayant une mémoire toujours aussi présente. Se déplaçant avec une canne, il est cependant encore bien debout, donnant à tous l’exemple d’une vie bien remplie.