Assemblée générale du MEDEF de Loir-et-Cher
Le MEDEF 41 a choisi Cap’Ciné Blois pour son assemblée générale, sous la présidence de Bruno Robert qui, après Pierre Gattaz, l’an dernier, avait invité Geoffroy Roux de Bézieux (GRdB), vice-président délégué et trésorier nationaux. Venu débattre du thème «Peut-on encore être entrepreneur en France en 2016 ?», l’actuel patron d’Oliviers & Co préfère s’adapter au(x) changement(s) qui arrivent ou continueront d’arriver plutôt que de résister ou tenter de le faire. Car, tout se passera, non pas en haut lieu, dans les cabinets ministériels ou autres cénacles, mais sur le terrain, en initiatives locales, via les entreprises et donc les femmes et les hommes qui les animent, les font vivre, prospérer et donnent du travail aux autres.
Avant son intervention, Bruno Robert avait chauffé la salle, en dénonçant toutes les mesures et normes lourdes qui empêchent ou entravent toute initiative.
«Marisol Touraine et d’autres ministres devraient venir plus souvent dans nos entreprises et s’adapter à nos conditions de travail. Un entrepreneur en France est toujours soupçonné de mauvaise foi. Il faut avoir le courage d’entreprendre, rester debout malgré la tempête et résister aux pressions, dont celles fiscales de plus en plus contraignantes. Nous allons rencontrer prochainement les élus du Conseil départemental pour discuter des taxes et étudier le gros problème épineux du RSA. Une même réunion est souhaitée, en plus, avec la mairie de Blois et Agglopolys, pour une grande réflexion sur la seconde porte (entrée-sortie) d’accès à ouvrir à Blois sur l’A 10, vers Vendôme et Le Mans. Un embouteillage d’une heure avec immobilisation d’un bahut, avec un conducteur, coûte plus de 500 euros/mois à l’entreprise pour du sur-place. C’est anormal et scandaleux».
Puis, GRdB, évoqua une économie qui consomme plus que les ressources naturelles, les conditions climatiques, le fait que les innovations viennent, maintenant, bien plus souvent des pays émergents que des autres plus anciennement installés… avant de refuser le mot à la mode «ubérisation» qui fait un peu peur, même s’il offre un côté positif pour certains points économiques. Internet devrait développer certaines filières et la preuve en a été fournie récemment par un chef d’entreprise, héritier d’une fabrique de matelas et sommiers, qui, face à la concurrence des grandes surfaces dans le domaine du sommeil a réveillé son chiffre d’affaires par Internet… en maillant le pays de fournisseurs et d’installateurs à domicile.
«Il y a des recettes pour empêcher son entreprise de calaminer», lance GRdB qui regrette «Si les USA ont eu Steve Jobs, la France a Pôle Emploi…Et, on devrait se baser sur la Grande-Bretagne qui rend obsolètes certaines lois non ou mal appliquées au bout de 5-6 ans, sauf vote du Parlement pour les reconduire, alors qu’en France, pays qui coule doucement dans la mer de la mondialisation, on continue à empiler des pages et des articles au Code du travail qui n’a jamais été peigné ou dépoussiéré».
Diminuer certaines dépenses publiques quitte à enlever quelques avantages, car rien n’est vraiment gratuit, souhaite l’ancien commando de marine, capitaine de frégate de réserve, qui compare le MEDEF à un gardien de but qui ne peut arrêter tous les penalties, surtout s’ils sont tirés en même temps.
«Il faut simplifier la vie administrative des entreprises pour leur permettre de produire.
Le MEDEF n’est pas opposé à l’impôt mais il y a en a bien trop ici (17 en Grande-Bretagne pour 217 en France !), et pour certains prélèvements, la collecte coûte bien plus cher que ce qu’elle rapporte»… Fermez le ban.
Sur le plan de l’exportation, il faut savoir que si 20.000 entreprises, environ, exportent de France, il y a en 100.000 en Italie et plus de 130.000 en Allemagne. Il reste du chemin dans bon nombre de domaines, mais rien ne doit pouvoir arrêter un individu qui veut entreprendre.
«Il est facile de créer et plus difficile de faire grandir, ensuite, pour continuer à bien vivre, mais rien en remplacera ce côté sympathique de créateur. Les générations nouvelles auront des idées à faire connaître et à faire prospérer».
Il y a de belles réussites en France et la table ronde, qui suivit avec des expériences en Loir-et-Cher, a prouvé que notre département n’avait pas à rougir de ses forces vives.
Tour à tour, les témoignages de Patrick Marionneau (Emka Electronique) ; Arthur Bégou (Comme des Papas) ; Olivier Baumard (trouvetoncommercial.com) ; Katia Du four (ISF imprimerie) ont donné des précisions sur le parcours de leurs entreprises créées ou reprises, tandis que Yvan Saumet, président sortant, et prochainement réélu, de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Loir-et-Cher précisait les aides et conseils que l’organisme consulaire pouvait apporter à celles et ceux qui voulaient entreprendre ou renforcer leurs créations.
En conclusion, Maurice Leroy rappela le plan Loir-et-Cher 2021 qui devrait accompagner une relance économique pour le Département.
Richard MULSANS
Le MEDEF 41…
Ce sont 1.200 adhérents recensés, soit 83% d’entreprises de moins de 50 salariés, pour 11% de 50 à 249, et 6% de plus de 250 unités, soit plus de 90.000 salariés, en tout en Loir-et-Cher (1/3 de l’emplois salarié 41) et plus de 1.500 personnes mobilisées chaque année, en rencontres, formations, échanges d’expériences…
Renseignements et contacts : MEDEF 41, 59-63 quai Henri-Chavigny à Blois (02 54 52 41 40 ou contact@medef41.fr ou www.medef41.fr).