Aux Essarts, Emilie fabrique des pâtes bio
C’est dans le petit village des Essarts, entre Vallée de Ronsard et Artins, au-dessus de la vallée du Loir, que s’est installée Emilie Guillon, une jeune femme originaire de Gombergean, en Petite Beauce, pour créer une production originale de pâtes bio.
Très impliquée dans l’écologie puisqu’elle a suivi une formation supérieure dans le secteur du recyclage des déchets, celle-ci a d’abord travaillé chez VALDEM, le syndicat de collecte des ordures ménagères qui dessert la région de Vendôme, puis a rejoint une grosse entreprise de compostage située dans la région parisienne. Proche du monde agricole dont étaient issus ses grands-parents, elle s’est sentie attirée par un travail dans l’agriculture, notamment en lien avec les céréales tout en souhaitant se tenir à l’écart de la boulangerie, nous a-t-elle expliqué. Elle a rencontré Bertrand Monier dit «le Barbu », qui a créé à la Ferme de la Guilbardière à Monthou-sur-Bièvre, dans le sud du département, une exploitation laitière biologique, utilisant des énergies renouvelables et produisant des pâtes bio commercialisées notamment sur le marché de Blois. C’est aux Essarts qu’Emilie effectue un stage chez François Martin, un céréalier bio ; elle a ensuite lancé sa propre entreprise adossée à la couveuse de la Coopérative d’installation en agriculture biologique (CIAP) ; elle lui a donné le nom de « La Ferme d’Alberte ».
Après avoir acheté une machine à fabriquer les pâtes qui tient une place importante dans son laboratoire, elle a commencé une production qui se veut totalement végétale, sans œufs, avec de la farine d’une variété ancienne de blé bio, barbu, aux grains dodus, dite « le poulard », cultivée par François Martin, et de l’eau ou du jus issu de légumes bio tels que ceux cultivés à Montoire par Julie de Féraudy (carottes, betteraves, tomates ou encore courges suivant la saison…). Laissant libre-cours à son imagination, elle peut ajouter des épices relevées tels que le curcuma ou le curry, sans addition de sel.
Pour donner une forme aux pâtes, il est nécessaire d’utiliser des moules ; ceux choisis par Emilie sont en bronze, un matériau dont les spécialistes estiment qu’il constitue un gage de qualité. A la Ferme d’Alberte, le consommateur peut trouver des pâtes fraîches (tagliatelles, spaghettis, tresses) ou sèches (linguinis ou encore tresses).
Malgré un emploi du temps très chargé dans lequel la jeune femme doit concilier ses préoccupations d’entrepreneur et celles de mère de famille, elle espère sortir de la couveuse d’entreprise dans un délai relativement court, ce qui implique qu’elle puisse se verser un salaire. Actuellement, elle écoule sa production sur le marché bio de Vendôme, sur les marchés de producteurs de Vallée de Ronsard à Couture-sur-le-Loir et de Montoire-sur-le-Loir ainsi que dans les magasins spécialisés de Vendôme et de Naveil.
« La Ferme d’Alberte », Emilie Guillon,
4 rue du Pâtis, 41800 Les Essarts. Tél. 06 27 40 03 96.
Xavier Campion