Regard posé en VendômoisÉconomie et société

De Londres à Lunay en passant par la Chine

Produire et vendre à l’International de la nacre à partir de Lunay, ce n’est pas banal, même pour un personnage aussi atypique et attachant que Jonathan Kern, Anglais d’origine et devenu Vendômois avec enthousiasme.

 

A 65 ans, Jonathan Kern a une vie bien chargée, parlant parfaitement français et travaillant dans le monde entier, avec des horaires décalés. Il a bourlingué sur tous les continents depuis l’âge de 20 ans. Et a fini par poser ses valises, il y a quelques années, à Lunay dans un charmant hameau où il a restauré une grange adossée à une cave troglodytique. Au départ de sa vie professionnelle, il est à l’origine d’un magazine de luxe gratuit distribué dans les grands hôtels 4 ou 5 étoiles de Londres, Paris, Hong Kong ou New York. « J’ai beaucoup aimé cette période, j’ai connu beaucoup de vedettes et les maisons de luxe qui nous passaient des publicités » s’amuse t-il à souligner. L’arrivée d’internet l’inquiète et il revend son titre au bon moment. « J’ai pu grâce à cette vente, prendre du temps et investir ». Avec un ami chinois connu lors de ses études à Londres, devenu son beau-frère depuis, il part voyager en Chine au moment où, à la fin des années 1990, elle s’ouvrait au monde. « J’ai découvert sur une plage où nous nous baignions une petite camionnette qui vendait des souvenirs en nacre. Je suis tombé amoureux de cette matière brillante et j’ai décidé de m’investir dans ce domaine, je voulais ma salle de bain en nacre » poursuit-il.

 

Jonathan Kern se lance donc, il y a 20 ans, d’abord dans une petite chambre en Chine à travailler la nacre. « Ce qui était le plus dur pendant les trois premières années, c’était de convaincre les architectes d’intérieur d’inclure de la nacre dans les maisons, entre autres, les salles de bains. Mon idée fixe était les hôtels, les casinos, tous ces endroits de luxe que j’avais eu l’occasion de côtoyer lors de mon premier métier » explique t-il. Des petites commandes mais pas suffisamment pour développer un business. Puis, un jour, l’énorme coup de pouce du destin. « Un coup de fil pour une commande émanant d’un rénovateur de paquebot en Irlande du Nord pour rénover les 5 m2 des cabines de douche des 1.000 salles du bain du bateau soit une commande de 5 000m2. Je n’aurai jamais imaginé cela » s’enthousiasme Jonathan. L’entreprise était lancée ! Depuis, Jonathan a vendu de la nacre à de nombreux hôtels ou stars de la chanson et son business a bien évolué avec une usine de 300 salariés dans le centre de la Chine à proximité du plus grand lac d’eau douce, Poyang, dans la région où est produite la nacre à partir des huîtres. Seul un carré de 30 mm peut être recueilli par coquillage, ce qui en fait son prix extrêmement élevé. Jonathan ne s’est pas arrêté à cela. Il intervient désormais dans la décoration avec une gamme qu’il a développée autour du bois recyclé des anciens chalutiers chinois en les découpant en mosaïque. Depuis Lunay, il dirige ses salariés, fabricants et vendeurs dans le monde entier, une belle histoire pour un homme exalté et comme il aime le souligner « Je suis un homme de passion » et on le croit volontiers.

 

Contacts : Shell Shock Designs –
www.shellshockdesigns.com – jonathan@shellshocksdesigns.com

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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