Dénicheur d’objets à histoires, Grégoire est toujours là ou on ne l’attend pas !
Antiquaire, brocanteur, décorateur-scénographe, Grégoire Courtin est un peu tout cela à la fois. Assurément. Un œil, du goût qui fait fi de tous cadres et de toutes chapelles !
Originaire d’Angers, papa industriel, Grégoire est élevé à Vendôme. Maman antiquaire, tout est dit ou presque. Depuis l’enfance, coup classique, il retient le goût et les odeurs des objets chinés par sa mère. Pas très convaincu par les hautes études, le tout jeune homme part à Londres via l’école de la vie. Il rêvait de rentrer chez Conran Shop et c’est au Quaglin’os -lieu mythique des années 90- qu’il exerce durant trois ans le métier de Barman. Retour au pays vendômois à 23 ans. Pas très rigolo après l’Angleterre mais il faut un vrai travail. C’est en s’arrêtant à Baugé qu’il craque pour une ravissante petite maison sublime dans son jus en plein centre ville. Elle est petite certes, mais tellement belle. Alors il s’entiche de l’acheter, sans argent la vie fait le reste ! Une rencontre avec une antiquaire, Sophie Pretelat, provoque une association. A eux deux ils lancent «Vue de l’Intérieur».
Déjà l’esprit de cabinet de curiosités y pointe son nez. Tout fonctionne mais Grégoire a envie de voguer seul. En 97 il quitte Baugé pour aller voir sur Tours si la ville vaut le détour. Changement de style. Le moderne s’affiche partout. L’influence déco-belge prônée par la maison Flamand le titille. Il monte un autre projet, cap sur la déco, à partir d’un hangar de 300 m2. Il installe un lieu de vie, chambre, cuisine, salle de bains et cabinet de curiosités quand même !
La déco dans toute sa splendeur à 5 minutes du centre de Tours. La presse en parle mais en 2008 Grégoire jette l’éponge. Toujours à deux dans la réflexion, avec sa femme, ils optent pour 30 m2 en plein centre de Tours. La rue des antiquaires, vêtements d’enfants chic d’occasion et à côté un mini cabinet de collectionneur. Flip flop ! Aucune répercussion. Stop boutique, changement de décor. Grégoire s’associe à Grégoire Thibault (brocanteur d’élite aux puces). Les deux amis réalisent des chantiers déco et prennent en main la gestion et le style du restaurant «la Guinguette» de Tours. Ils changent tout sauf la Loire et ses quais ! En été 2015 ils fêteront leur cinquième session ! On adore les lieux, la cuisine, les bons petits verres et tout le reste ! Tout pourrait aller bien pour Grégoire Courtin mais il a toujours une idée en tête. Il veut se faire plaisir, ouvrir un lieu pour partager ses collections, ses passions, un endroit de rencontres mais au cœur d’un village.
C’est chose faite depuis mars et en prime à la Chartre-sur-le-Loir où il aime tant venir prendre son café le dimanche matin à l’hôtel mythique «le France». Le côté historique du lieu l’intrigue. C’est le carrefour des gens passionnés de voiture anciennes ou modernes, depuis le début des 24 heures du Mans ! L’étincelle, le feu vert du projet fut une double page dans le magazine Côté Paris, qui relatait l’évènement des Gentlemen riders, du beau dans le quotidien, 200 bikers qui se retrouvent à 100 km de Paris ! Alors là plus moyen de calmer Grégoire c’est décidé cela se fera à la campagne. Il faudra y mettre tout, absolument tout ce qu’il aime sans retenue ! Et voilà, l’affaire est conclue : «A 25 mètres du Loir, 25 mètres de façade dont 7 vitrines de 2mx3 et 100 m2 de boutique» qui dit mieux!
Il faut le voir pour le croire. Le gardien de ce temple règne au milieu de cette fabrique de rêves, repère de collectionneurs, de curieux, d’amateurs, de nostalgiques du passé. Dans les vitrines, des mises en scène reflètent un monde de l’imaginaire.
C’est chouette. On va avoir au fil des mois de quoi se régaler ! D’ailleurs c’est déjà le cas. Le soir les voitures ralentissent ou s’arrêtent car les vitrines restent allumées.
Ce collectionneur d’objets rares ou en phase de le devenir, traque, chine une ancienne horloge Bodet de 2 mètres par 3 – le fabricant leader de l’affichage horaire remplit une des vitrines. Des bustes et portraits en plâtre donnent envie de découvrir les lieux ainsi que l’accumulation des collections de coquillages, de fossiles, de boîtes, de plaques et de bouts de ficelle sous globe. Comme Grégoire adore les voitures anciennes – un héritage familial – dans l’une des vitrines on peut voir une vieille jeep et peut-être que demain pour les 24 heures du Mans il y aura une Aston Martin ? Qui sait !
Pas de quoi s’ennuyer pour ce passionné de style industriel authentique.
Reportage : Catherine Taralon
Photos : Marc Broussard
Vue de l’intérieur, 26, rue de l’Hôtel de ville,
72340 La Chartre sur le loir
Ouvert le samedi 10h-13h / 14h30-19h,
dimanche 11h-13h. tél: 06 20 62 67 17