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Buralistes, entre colère et désarroi

Pascal Barraud, président de la chambre syndicale des buralistes de Loir-et-Cher, prépare l’assemblée générale qui se tiendra le 24 avril à 15h à la salle des fêtes de Fréteval, avec des perspectives sombres pour la profession. Rencontre.

Dès le mois de mai, de nouvelles mesures restrictives sont annoncées. Quelles sont-elles précisément ?
«A partir du 20 mai, la vente de toutes les cigarettes convertibles (en cigarette aromatisée en écrasant une bille dans le filtre) sera totalement interdite. Même chose, pour les cigarettes dont le filtre ou le papier est mentholé (les cigarettes mentholées seront totalement interdites en 2022). Globalement, cela représente près de 20 % des ventes. Et, nous serons les seuls à appliquer cette interdiction en Europe, ce qui va encore renforcer l’achat de tabac hors de France. Aujourd’hui, le marché parallèle représente déjà 25 %, qu’en sera-t-il demain ?»

Et le paquet générique ?
«Du 20 mai au 20 novembre, nous serons en phase transitoire. En novembre, nous ne pourrons plus être livrés qu’en paquets génériques. L’incidence en matière de gestion des stocks sera immédiate. Tous les paquets seront identiques, seule la marque en tout petit permettra de les différencier. Alors, vous imaginez la complexité pour un rayonnage complet ? Le seul pays ayant cette réglementation, c’est l’Australie et, bien que bénéficiant des meilleures conditions contre le marché parallèle puisque c’est une île, les effets sont loin d’être prégnants sur la consommation.»

Il est question de passer le prix du paquet de cigarettes à 10 €. Qu’en est-il exactement ?
«Je doute de la mise en œuvre d’une telle augmentation avant la prochaine échéance présidentielle. Néanmoins, si elle venait à être appliquée, avant même la mesure de l’efficacité des paquets génériques, ce ne serait sûrement pas la fin du tabagisme mais sans aucun doute celle des buralistes ruraux. Avec une augmentation de 30 % de la valeur du stock, ils n’auront pas la trésorerie pour absorber un tel choc. Alors que les bureaux de tabac sont souvent les derniers commerces en milieu rural, assurant toute une palette de services, je m’étonne de l’absence de mobilisation des élus de ces territoires pour nous défendre. Nous ne minimisons pas le problème de santé publique posé par le tabac et sommes prêts à conduire des actions de prévention mais des actions concertées et réfléchies n’induisant pas, à terme, notre disparition pure et simple !»

FS

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