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De l’élevage à l’assiette

Paul-Emmanuel Boulai, éleveur porcin bio à Azé à la ferme de Gorgeat a choisi ce métier pour le sens qu’il apportait, une production de viande bio, respectueuse de l’environnement et sa vente directe aux clients.

De retour à la ferme familiale en 2010 après un Master Métier des Arts et de la Culture à Nîmes et de multiples expériences comme barman à Londres, un service civique ou animateur socioculturel, Paul-Emmanuel Boulai reprend l’exploitation de cochons bio en plusieurs étapes. D’abord en 2014 lorsque son père, Michel, part à la retraite puis l’année dernière lorsque sa mère, Nadège, devient associée non exploitante. « En 2020, c’est la première année où je gère l’EURL seul avec 2 salariés et un apprenti, ainsi que deux bouchers à temps partiel » détaille-t-il. A la tête de 300 bêtes en moyenne en permanence, l’exploitation produit 600 cochons par an, 250 transformés sur place à la ferme et en vente directe, le reste en vente à des coopératives bio.

ferme de gorgeat panneau

Ses cochons vivent exclusivement en plein air et sont abattus suivant leur poids et non leur âge. Et puis, signe qu’ils se sentent bien à Gorgeat, tous les cochons de Paul-Emmanuel gardent leur queue et leurs dents car en plein champ, ils ne se mutilent pas. « Le cochon arrive à 7 semaines à la ferme et, en moyenne, est abattu entre 6 mois et 7 mois. C’est exclusivement son poids qui conditionne son abattage. Par rapport aux élevages conventionnels, nous leur donnons plus de temps pour grossir en plein air. Ils produisent donc plus de muscle ce qui donne toute la différence gustative lorsque vous cuisinez la viande qui conserve le poids d’avant la cuisson. Mes filets mignons pèsent 700 à 800 g quand souvent dans les rayons des supermarchés, ils ne plafonnent jamais à plus de 600 g» poursuit le jeune éleveur.

 

D’ailleurs, Paul-Emmanuel a développé, depuis 2014, toute la partie charcuterie que l’on découvre au magasin Les Bio du Coin à Naveil et au Comptoir des Cocottes de Thoré-la-Rochette mais également sur le marché bio à Vendôme du mercredi ou le marché du vendredi. «Nous faisons tout ici sur place, à la ferme, après que nos bêtes ont été abattues aux Abattoirs du Perche Vendômois à Vendôme. Saucisses, rôtis, etc… mais également deux plats cuisinés en conserve, saucisse-lentilles et sauté de porc au paprika. L’idée serait de développer dans un avenir proche la gamme pour intéresser la partie traiteur bio». L’éleveur-transformateur désire également pour le futur atteindre une autonomie alimentaire pour ses bêtes mais il lui manque une vingtaine d’hectares en sus des 100 qu’il exploite. « Avoir des terres supplémentaires, c’est assez compliqué dans le monde agricole, le corporatisme est encore très actif dans le milieu, bridé souvent par l’industrie agro-alimentaire » conclut Paul-Emmanuel Boulai, qui connaît bien le sujet en tant que co-porte-parole de l’intersyndicale Confédération Paysanne de la Région.

 

Vente de la viande :
les mercredis et vendredis sur les marchés de Vendôme
Aux Bio du Coin à Naveil (du mardi au samedi
Au Comptoir des Cocottes de Thoré-la-Rochette
A la ferme directement le jeudi de 8h à 13h Ferme de Gorgeat /

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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