La MSA 41, cible de la colère des membres de la Coordination rurale
Venus de Loir-et-Cher, mais aussi d’Indre et d’Indre-et-Loire, plus d’une cinquantaine de paysans, membres affilés à la Coordination rurale, ont exprimé une partie de leur ras-le-bol devant les bureaux blésois et régionaux de la Mutualité Sociale Agricole Berry-Touraine.
Des bottes de paille, un mannequin pendu, en hommage silencieux aux nombreux suicidés du métier depuis des années, des slogans et des drapeaux accolés à des affiches très revendicatives barraient, symboliquement, l’entrée des bureaux de l’avenue de Vendôme à Blois, interdisant toute visite.
Un dialogue, musclé et contestataire quant au fonctionnement même de la caisse sociale et de retraite de la profession s’est alors instauré entre les porte-paroles du mouvement et Jean-Luc Cerneau, directeur général des services. Chacune des parties défendait ses arguments et les développait, sans parvenir à une entente, surtout sur les chiffres des retraites versées ou à venir qui, souvent, se situent sous le seuil de pauvreté. Les normes, les paperasseries, les tracas administratifs ne s’accouplent pas facilement à la vie de la ferme, des élevages et de l’agriculture en général.
«Cela se traduit pas des heures en plus du travail quotidien, parfois commencé à 5 heures, dans le froid surtout pour l’élevage quel qu’il soit (bovins, ovins, canards, volailles…). Les cotisations sociales sont calculées sur 3 ans, avec un plafond à 18.000 euros…Le surplus part pour la retraite des autres. Il y a un manque général de souplesse et surtout d’humanité dans nos rapports, surtout quand nous sont envoyées des injonctions de paiement des cotisations alors que nos trésoreries sont plus que négatives, bien souvent. Tout le monde le sait ici, dans vos bureaux…De plus, il est scandaleux que le numéro d’écoute, en cas de situation de détresse physique ou psychologique, ne fonctionne…qu‘aux heures d’ouverture des bureaux, donc en dehors de nos plages physiques de travail».
Le dialogue même s’il eut des puissances sonores orales fortes fut, quand même, courtois. Et comme toujours, on promet d’étudier la situation…Avant une prochaine manifestation de mécontentement ?
Richard MULSANS