Le safran (de La Chapelle-Vicomtesse) est d’or
Le salon de l’Agriculture a fermé ses portes avec un bilan mitigé puisque la fréquentation (un peu plus de 630.000 visiteurs) est en diminution de 6 % par rapport à l’année dernière. Une baisse qui n’est pas que conjoncturelle. Pour autant, du point de vue professionnel, le travail sur la qualité de l’ensemble des exposants porte ses fruits.
En Loir-et-Cher, nombre de producteurs ont été distingués notamment dans le domaine viticole ainsi que dans l’élevage. Plus original mais néanmoins attendu, le safran en filament du Perche a, une nouvelle fois fait parler de lui. En effet, Stéphane Thévenet et Fabrice Bauer ont, au titre de la Safranière de La Chapelle-Vicomtesse, remporté, pour la deuxième année consécutive, la médaille d’or du concours général.
Les esprits chagrins pourraient arguer du faible nombre de compétiteurs dans cette catégorie dite de « niche » mais ce serait méconnaître le fonctionnement du concours général. En effet, il ne s’agit pas d’une course sportive avec un premier, un deuxième et un troisième mais d’une dégustation par une cinquantaine de palais avertis avec des critères stricts de qualité. De fait, dans une catégorie, il peut ne pas y avoir d’attribution de médaille d’or voire même pas de médaille du tout.
Cette reconnaissance du travail des deux safraniers vient couronner une production lancée en 2006. Sur un hectare de terre choisie, les «crocus» fleurissent par vague. Ils sont récoltés chaque matin au même rythme, émondés (section des trois précieux filaments) puis le fruit de cette minutieuse sélection est mis à sécher selon des règles strictes.
Si, quelques années après leur installation, Fabrice et Stéphane avaient de nombreux collègues en Loir-et-Cher, producteurs parfois attirés par le prix d’or de l’épice, l’exigence et la rigueur indispensable en ont découragé plus d’un car la qualité gustative de l’épice finale repose principalement sur la mise en œuvre des premières phases.
Heureux, les deux compères de se voir une nouvelle fois reconnus même si, depuis des années maintenant, professionnels et amateurs s’accordent sur la qualité de leur safran.
Le nombre de félicitations et d’encouragements reçus par les safraniers après l’obtention de cette médaille d’or suffit à démontrer, s’il en était besoin, l’enthousiasme qu’ils savent engendrer sur le territoire. Félicitations à eux !