Parc Marcel-Bisault, don des anciens salariés de Seailles et Tison aux Pezoviens
Il y a quelques semaines, une cérémonie était organisée par la municipalité de Pezou pour officialiser le don et en remercier les membres de l’Amicale du Personnel Seailles et Tison. En effet, le parc, composé d’un plan d’eau et d’un terrain de loisirs, propriété de l’association, a fait l’objet d’une donation à la collectivité sous réserve d’en conserver l’accès et, surtout, le nom, celui de Marcel Bisault.
L’entreprise Seailles et Tison est née, à Paris, juste après-guerre, de l’association du financier Seailles et de l’ingénieur mécanicien Tison. L’entreprise fabrique des machines destinées à produire des imprimés à destination des ordinateurs alors naissants. Dans les années 60, l’activité est telle que l’entreprise est à l’étroit dans ses locaux du 13e arrondissement et crée un établissement à Vendöme. En 1968, les salariés vendômois participeront activement aux mobilisations locales. En effectif suffisant, un comité d’établissement est créé et se porte acquéreur, le 13 novembre 1974, de plusieurs parcelles à Pezou pour un montant de 70.000 francs, financé par un emprunt au Crédit agricole remboursable sur 7 ans.
L’année suivante, l’heure est aux revendications salariales pour la mise en place de l’échelle mobile, c’est à dire l’indexation des salaires sur l’inflation. Sept semaines d’occupation des ateliers qui finissent par se heurter à un filtrage nominatif. La colère des grévistes les entraîne jusqu’à la mairie de Vendôme qu’ils occuperont pendant 37 heures en y retenant le maire, Robert Lasneau.
Rien d’étonnant que ce soit le nom de Marcel Bisault, véritable fondateur du syndicalisme en Vendômois et Résistant assassiné par les Allemands en 1944, que les salariés aient retenu pour baptiser leur parc de loisirs commun le 20 juin 1976, en présence de sa veuve.
Si, en 1980, l’entreprise, entièrement regroupée à Vendôme par son nouveau dirigeant Yves Bannel, compte près de 300 salariés, les affaires ne vont pas aller en s’arrangeant et, en 1988, l’effectif passe sous le seuil de 50 salariés. C’est à ce moment que l’Amicale voit le jour pour maintenir le lien entre salariés, licenciés et retraités. Le personnel lui confie l’entretien et la gestion du parc qu’elle finit par acquérir en 2000 pour le franc symbolique.