L’ambassadrice de la cuisine thaïe en Vendômois
C’est une belle histoire. Le périple gourmand d’une jeune fille qui a traversé les mers, les océans, les continents pour se poser finalement à… Pezou.
Partie de sa belle province de Chanthaburi, en Thaïlande, à la lisière du Cambodge, Sabaïporn Pattanapanichakul a laissé sur place parents, fratrie, amis pour mener à bien ses études en France. Courageuse. Sélectionnée à 18 ans dans le cadre d’un programme gouvernemental thaïlandais, elle a enchaîné une première année d’apprentissage en Français avant d’obtenir sa licence et un master en management. Intelligente. Un parcours qui l’a conduite à Royan, Marseille, Limoges, Lyon et finalement à Pezou. Des études ponctuées par moult petits boulots, là chez un maraîcher, un volailler, là dans la restauration, avant d’ouvrir son propre établissement à Marseille. Mais foin de bouillabaisse, une cuisine thaïlandaise, ça va de soi.
L’amour est dans le pré
La rencontre avec un Loir-et-Chérien va changer la donne. Il est de Lavardin, elle est à Lyon, ça fait loin ; elle le rejoint dans sa campagne. En tête, ouvrir un restaurant thaïlandais et faire découvrir cette cuisine d’exception aux Vendômois. Les trésors thaïlandais émerveillent d’abord dans la rue, la fameuse «street food» mitonnée dans d’énormes gamelles sur un trottoir ou sous une échoppe. «Après une étude de marché, suivie de grandes tablées à la maison où je faisais découvrir mes plats aux copains du Loir-et-Cher, tous enchantés, j’ai pensé à l’ouverture d’un restaurant», explique la jeune femme, désormais trentenaire. Arrive le Covid, qui freine le projet. Pas grave, elle bascule vers les marchés. Moins d’investissement et plus de mobilité. Pas de hasard si ses parents sont agriculteurs et que sa maman fait également les marchés au Pays du sourire. C’est aussi elle qui lui a donné le goût de la cuisine.
Sabaï, sabaï !
Épaulée par sa belle-maman, bien connue sur Montoire, Sabaï lance son affaire en mars dernier. Deux marchés, Vendôme et Montoire. Décollage immédiat, même si aujourd’hui elle se concentre sur le marché montoirien, plus porteur. À tel point qu’elle envisage de doublonner avec un food-truck, et propose des apéros dinatoires pour des entreprises ou des particuliers. Aujourd’hui, le pays lui manque et surtout les ingrédients nécessaires à sa cuisine spécifique. Mais elle se considère très bien en France et s’émerveille devant le château de Chambord. Sabaï, c’est le diminutif de son prénom. En thaïlandais, l’expression «sabaï, sabaï» se traduit par «tout va bien», joli prénom. Nems, samossas, nouilles sautées, Pad-Thaï, curry, riz aux crevettes, nous avons tout goûté… À déguster sans modération.