Économie et sociétéSanté et social

Les miracles de l’hôpital Bretonneau

C’est une pépite médicale dans notre région. À quelques kilomètres de Vendôme, l’hôpital Bretonneau, à Tours, est à la pointe de la recherche et du traitement contre le cancer. L’immunothérapie et la cyber-chirurgie y font des miracles. Témoignage d’une habitante de Pezou.

Il y a trois ans, Hélène, la belle cinquantaine, se plaint de ganglions, gênants et douloureux, à la base du cou. Son médecin traitant l’oriente judicieusement vers le service de pneumologie de l’hôpital Bretonneau, à Tours. Après moult examens et autres scanners, le couperet tombe : cancer des poumons. « Le crabe », disait à l’époque Coluche.

La perspective est sans appel. Hélène comprend que les temps à venir seront difficiles. Hospitalisation, chimiothérapie, perte de cheveux, amaigrissement… Les questions fusent, faut-il l’annoncer à ses proches, leur faire partager les angoisses et la peur d’une fin imminente ?

La réponse viendra du pneumologue de l’hôpital. « Vous êtes éligible à une nouvelle approche thérapeutique, l’immunothérapie. Je vous laisse le choix. »

Explications. Tous les patients ne peuvent bénéficier de ce type de traitement. Cela nécessite en effet un certain nombre de marqueurs au préalable. En gros, que votre organisme soit suffisamment réceptif et réactif au traitement.

Car ici, on ne s’attaque pas à la tumeur, on charge les défenses immunitaires de faire le boulot. Le cancer est malin, il se cache, la tumeur est maligne, elle empêche et neutralise nos défenses naturelles pour prospérer dans notre organisme. L’immunothérapie booste les défenses immunitaires qui vont lutter pour anéantir les cellules cancéreuses.

Un robot qui opère le cancer

Ce traitement, comment ça marche ? Pas de rayons, pas de chimio, pas de médicaments, juste une perfusion de 90 minutes toutes les trois semaines, ponctuée d’un scanner et d’une prise de sang. Sans garantie. Mais on pourra en cas d’échec repasser sur les traitements conventionnels, plus lourds et plus anxiogènes. Hélène tente le coup. Foutue pour foutue.

Et c’est parti pour deux années d’aller-retour entre Pezou et Tours, avec une escale par l’hôpital de Vendôme pour le scanner mensuel et au labo pour la prise de sang. Très peu d’effets secondaires, au fil du temps, l’appétit se maintient, la forme aussi, malgré l’aigle noir qui plane en permanence sur le quotidien. Une thérapie finalement méconnue, y compris dans le monde médical. « Lors d’un scanner dans un hôpital proche de mon domicile, dont je tairai le nom par charité, l’assistante, en charge du compte rendu, avait notifié que j’étais soignée à Bretonneau en ‘musicothérapie ’», explique Hélène. Ce qui avait provoqué l’hilarité des médecins de Tours.

Deux ans passent, à la dernière séance, le spécialiste est confiant, voire souriant. Bon signe. Un Tep-scan, scanner approfondi, livrera son verdict dans quelques semaines. Des jours et des nuits d’attente. Au final, l’interne lui délivre le résultat de ces deux années de traitement. Toutes les tumeurs et ganglions sont décédés. Paix à leur âme. Toute sauf une, qui brille comme une étoile maudite sur la radio du médecin.

Inquiétude, car ce reliquat de tumeur est situé en haut du poumon gauche, très, trop près du cœur pour être opérable de façon classique. Et c’est là qu’entre en jeu « Cyber-Knife ».

Le pneumologue lui propose alors une autre solution étonnante. Faire intervenir un cyber-chirurgien (voir photo) pour éradiquer ce qui à terme pourrait relancer son cancer. « L’appareil est incroyable, d’une précision chirurgicale. Il calcule le rythme de votre respiration, anticipe vos mouvements pour placer son rayon à l’endroit même de la tumeur. Même s’il est plutôt impressionnant, je le voyais comme un ami », s’amuse Hélène.

Elle saura dans quelques mois les suites que donneront les médecins à cette ultime intervention, mais pour l’heure tous les signaux sont au vert. Sans doute de nombreuses visites de contrôle, mais un avenir serein, une autre approche du temps qui passe où chaque jour n’est plus le dernier du reste de sa vie.

Laszlo Véres

Le Petit Vendômois

Mensuel gratuit depuis 32 ans, tiré à 28 000 exemplaires, le Petit Vendômois se veut proche de ses lecteurs, familier et convivial, sérieux sans se prendre au sérieux, ambitieux sans prétention…à l’image du Vendômois. Dans ses colonnes, on y trouve le Vendômois de toujours: celui d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain (agenda, spectacles, concerts, expositions, fêtes et manifestations diverses, informations, échos, histoires et curiosités).

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page