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Moulins de Paillard à Poncé-sur-le-Loir : Un nouveau projet secoue le cocotier

Un projet novateur et vertueux fait le « buzz » alors que l’association d’art contemporain en place depuis 2009 compte bien voir reconduire son bail en septembre. La communauté de communes – propriétaire du site – met en place un groupe de travail.

Un projet novateur et vertueux fait le «buzz» alors que l’association d’art contemporain en place depuis 2009 compte bien voir reconduire son bail en septembre. La communauté de communes – propriétaire du site – met en place un groupe de travail.

Il s’appelle «La Grande turbine du Loir», ce projet alternatif pour l’ancienne papeterie de Paillard à Poncé (Sarthe). Un site patrimonial superbe au bord du Loir que nombre de Vendômois ont connu du temps du Centre d’artisanat d’art, entre 1973 et la fin des années 1990 avant qu’il ne devienne lieu de création d’art contemporain. Dans les cartons : un pôle verrier (gravé, soufflé), de la céramique, des décors peints, une galerie ouverte aussi aux artistes locaux, et puis un brasseur, un café associatif, une épicerie en circuits courts, des rendez-vous festifs ou musicaux, une halte-vélo sur la future voie verte.

Les neuf porteurs du projet, d’horizons différents avec d’excellentes références chacun dans leur domaine, parlent ensemble : « C’est l’envie de réunir nos talents dans un même lieu, d’avoir des ateliers ensemble et d’ouvrir grand les portes qui nous fait proposer ce projet de tiers lieu… On pense que ce devrait être un lieu de partage et de rencontres où tous, sans exception, doivent avoir envie de venir. Il appartient à tous les habitants, et ses 4000 m² doivent permettre d’apporter une plus grande diversité d’art et de culture. On veut aussi développer un modèle énergétique différent en étant autonome et même surproductifs grâce à l’hydroélectricité. »

Les habitants intéressés

La proposition enthousiasme nombre d’habitants, mais ceux qu’ils ont élus dans leurs communes marchent sur des œufs. «Les gestionnaires actuels n’ont jamais failli à leur mission » dit Hervé Roncière, président de la C. C.». Une partie des maires veut voir dans cette «mission» la renommée apportée par l’association d’art contemporain à l’extérieur de son territoire, voire à l’international. Les habitants, eux, ne l’entendent pas de cette oreille, demandent un «Paillard» plus ouvert et populaire et le font savoir : 340 signatures de soutien au nouveau projet ont été recueillies en une seule semaine sur change.org.

De son côté, Shelly de Vito, la directrice artistique en place a dévoilé un peu son projet, une fois connu celui du collectif. Après avoir développé toutes ces années une approche de l’art très pointue, elle veut poursuivre avec des aides européennes. Elle évoque «des salles de répétition pour la danse et le théâtre, un bureau d’architecture et d’édition, des studios pour des artistes en résidence et des aménagements extérieurs dédiés aux associations locales»(*). Autant d’idées de part et d’autres qui pourraient enrichir ce lieu, trop fermé de l’avis d’une grande majorité d’habitants. La superbe salle des voûtes, au cœur de ce patrimoine du XVIIIe siècle, par exemple, est fermée au public, réservée à l’association elle-même.

Le dernier conseil communautaire a mis en place un «groupe de travail» constitué exclusivement d’élus. Une bonne idée serait peut-être de publier le détail des financements attribués jusqu’ici. «On ne sait pas exactement quelles sommes ont été versées depuis douze ans par la collectivité, ni l’usage précis qui en a été fait » déplore un ancien conseiller municipal de Poncé, « et ça, c’est regrettable.

A suivre !

Henri Boillot

 

(*) Le Petit Courrier – L’Echo de la Vallée du Loir du 25 février 2022

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