Pierre Fauchon, ancien sénateur, avait soutenu tous les maires de France, et sauvé Arville.
Très connu dans son département d’adoption, le Loir-et-Cher, Pierre Fauchon, ancien sénateur, disparu récemment, le 25 juillet, au lendemain de ses 87 ans (né à Avranches, dans La Manche, le 13 juillet 1929), fils de député, fut un Centriste et un Européen convaincus, dès son engagement en politique aux côtés de Jean Lecanuet, pour l’élection présidentielle de 1965, avant d’entrer à son cabinet, quand il devint Ministre de la Justice.
«Parachuté volontairement en Loir-et-Cher, devenu son nouveau bocage, en bon soldat», comme le rappela l’une de ses deux filles, en retraçant sa vie de père attentionné, en l’absence d’une mère, hélas, très tôt disparue, il y a plus de 50 ans, puis de grand-père aimant, il devint maire de Choue, sa commune d’adoption ; président de Communauté de communes (Collines du Perche) ; conseiller général de Mondoubleau, et régional (vice-président), auprès de Maurice Dousset, avant d’être élu sénateur.
Pierre Fauchon était officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur et dans l’Ordre national du Mérite.
Mais, en plus de l’élu local apprécié de tous pour sa discrétion et son écoute, tous les maires de France, toutes opinions politiques confondues, anciens ou nouveaux élus, savent ou devraient savoir qui il est. En effet, grâce à la loi qu’il écrivit dans le marbre, défendit et fit adopter, cela a évité à certains de finir en prison, vu leurs responsabilités engagées personnellement en cas de conflits, litiges ou morts humaines sur leurs territoires de communes, eu égard aux anciens textes de loi.
Ce fut la loi du 10 juillet 2000 sur la responsabilité, non intentionnelle pour imprudence, pénale des élus, loi de La République, qui limite les abus de principe de précaution, reconnue par tous les Maires de France.
Il fut aussi à l’origine de la loi sur les architectes des bâtiments de France, si précieuse pour les élus locaux et les particuliers, et de bien d’autres textes étudiés à la virgule près, tant il était précis et respectueux du Droit et de la Loi.
Ancien directeur de l’Institut National de la Consommation (INC), ancien président de la Commission des Lois au Sénat, il termina sa vie publique, au service de la Nation, comme membre du Conseil supérieur de la Magistrature, de 2011 à 2015.
Pierre Fauchon, outre ses lois ciselées, laissera un souvenir impérissable qui défiera le temps, à Arville, où il consacra du temps, toutes ses réserves parlementaires, et tout ce qu’il put obtenir, en soutien de la part de ses nombreux amis, à La Commanderie des Templiers, qui devient de plus en plus fréquentée, au fil des décennies.
Yves Le Breton, préfet de Loir-et-Cher ; Jacqueline Gourault, vice-présidente du Sénat, représentant le président Gérard Larcher ; François Bayrou et Jean Arthuis, anciens ministres ; Henri Guaino, Philippe Vigier, et Patrice Martin-Lalande, députés ; Catherine Bachelier, ancien sous-préfet de Vendôme ; plusieurs conseillers régionaux et départementaux ou maires de tous bords, de hauts représentants de la Magistrature…entouraient Maurice Leroy, président du Conseil départemental, qui prononça, avec émotion et sincérité, l’éloge funèbre citoyen engagé du disparu, en l’église de Choue où son cercueil fut transporté dans un corbillard en bois, à l’ancienne, tiré par un solide cheval percheron…, guidé par Christian Hallouin, directeur de la Commanderie d’Arville, comme pour prouver combien Pierre Fauchon, l’ancien des bords de Manche, avait su s’ancrer en terre locale où il avait pris racine.
Simplement, humblement et avec amour de l’autre. Avec, toujours, le respect souriant et attentionné du plus faible. Repris par l’assistance recueillie, Hallelujah, de Léonard Cohen, chanté par ses petits-enfants, a accompagné la cérémonie sobre dans tout son déroulement, à l’image du disparu, dont le portrait intimiste et humaniste international avait été tracé par Michel Lévy, grand ami de la famille et compagnon de voyage de Pierre.
Bon nombre de présents, élus ou non, à l’issue de la messe célébrée par le père François Brossier, ont salué «Un honnête homme», ce qui semble se faire de plus en plus rare de nos jours, par les temps qui courent. L’Histoire du Loir-et-Cher le prouvera dans les années à venir, n’en doutons pas un instant !
Richard Mulsans