Plantations à grande échelle
Haies ou îlot forestier, les plantations vont bon train sur le territoire vendômois avec des approches différentes mais complémentaires. Mondoubleau, fin janvier, Trees-Everywhere a organisé pour la municipalité la mise en place d’un îlot forestier de 10.000 arbres, associant 31 espèces locales, sur un terrain de 3.350m2. D’une superficie totale d’environ 7.000m2, la parcelle se situe aux Près Barrés, en bordure de la Grenne, à côté d’infrastructures sportives. La forte densité et la diversité des arbres et arbustes plantés ont pour objectif de constituer une zone de reforestation à vocation climat et biodiversité avec une dimension inclusive sociale en contribuant à l’économie solidaire locale et à l’amélioration du cadre de vie. La mise en place s’est déroulée sur deux journées de plantation associant les salariés des entreprises ayant financé le projet et les habitants.
Ce projet de plantation, soutenu par l’association Perche Nature, se fonde sur une opération de la ville qui fournit et gère le terrain, plusieurs entreprises partenaires (BMI Siplast, Covea, MMA Goupil, Trigano Jardin) finançant le projet dans le cadre de leur politique RSE et Trees-Everywhere en tant que maître d’œuvre. La ville a signé une convention d’obligation réelle environnementale (ORE) qui l’engage à ne pas faire de coupe pendant 99 ans, uniquement les coupes sélectives sont autorisées. Les arbres et arbustes de 30 à 60 cm de hauteur sont sélectionnés en fonction de leur adaptation au terrain et au climat local. Quelques exemples d’espèces plantées : Aulne Noir, Saule, Erable champêtre, Noisetier ou encore Néflier.
«L’approche de plantation est inspirée des travaux du professeur Akira Miyawaki, botaniste japonais. Cette technique de reforestation consiste à planter à haute densité (3 plants/m²) une grande diversité d’essences permettant ainsi de multiples services écosystémiques : biodiversité animale et végétale, rétention d’eau, enrichissement des sols, barrière anti-bruit et poussière (comme à Caen et Mulhouse), îlot de fraîcheur et bien-être. Ce type d’îlot forestier présente une forte résilience et nécessite peu d’entretien (autonomie après 2 ans). »
Les haies, retour en grâce
«Dans le cadre du plan de relance gouvernemental, 7.000 km de haies doivent être installés en Région Centre d’ici cinq ans», explique Denis Callu, céréalier engagé pour la conservation des sols. «Plusieurs structures accompagnent cet objectif, notamment la Maison Botanique». Sur son exploitation, ont été installés 300 m en triple rang, 350 m en double rang et 350 m de haie artistique. «Une quarantaine de variétés est mise en place. Buissonnants et arbres de haut jet, endémiques mais aussi essences non adaptées aujourd’hui au secteur mais en prévision du réchauffement climatique».
Pour la phase de plantation, la Maison Botanique mobilise des bénévoles «Une liste de quelque 170 volontaires ! Sur chaque opération, une quarantaine est mobilisée». D’ores et déjà, 1.300 m ont été installés chez Sébastien Gaillard, céréalier conventionnel ; 1.200 chez les Durepaire, éleveurs caprins en bio «D’autres sont en projet. Il y aurait 3 km à terme chez les Pelletier, éleveurs caprins conventionnels, mais aussi sur une autre ferme à Danzé et d’autres dans le Perche… C’est cette diversité qui est formidable. Céréaliers comme éleveurs, en bio ou conventionnel, tout le monde s’y met ! L’interdiction de traiter sur une bande de 5 m à proximité des habitations peut être utilisée en ce sens. Les avantages de la haie sont indéniables : beauté des paysages, élément de biodiversité, rôle brise-vent et anti-érosion mais aussi de filtration de l’eau… »
D’autres initiatives se développent également. Il y a quelques semaines, l’association de pêche Morée-Danzé a mis en place une haie sur quelque 1.200 m le long du Loir et, à Morée, l’implantation de pieds de Lavande de part et d’autre du chemin en direction du camping assurera la présence mellifère. La haie a décidément le vent en poupe !