Que faire d’un animal sauvage blessé ?
Observez avant de décider quoi faire, puis contactez un centre de sauvegarde, les vétérinaires ne pouvant prendre en charge que les animaux domestiques !
Il n’y a pas qu’au printemps qu’on retrouve de petits animaux blessés sur les bermes de nos routes, dans nos chemins ou nos jardins. Certes, les oiseaux ne tombent pas du nid en hiver. Mais ils peuvent avoir échappé à un chat ou être touchés par une voiture. Les hérissons, les lièvres, les chouettes sont victimes toute l’année de nos déplacements motorisés et, dès mars, viendra le temps des écureuils sortis de leur hibernation !
Les solutions pour prendre soin d’un oiseau ou d’un petit mammifère sauvage sont hélas très peu nombreuses dans notre région. Il n’existe que deux centres de sauvegarde de la faune sauvage agréés pour les recevoir, le plus proche à Chanceaux-sur-Choisille (37), l’autre au zoo de Beauval.
Un vétérinaire agréé à Tours
A Chanceaux (40km de Montoire, 50km de Vendôme), le refuge a été créé en 2005, d’abord dédié uniquement aux oiseaux et rapaces d’où son nom : Sauve qui plume. Il adhère à l’Union française des centres de sauvegarde de la faune sauvage et bénéficie depuis avril 2023 d’une jeune permanente en charge d’accueillir les petits «patients», Manon Cellier.
«On les prend en salle d’observation ou dans nos enclos ou volières et on contacte si besoin notre vétérinaire agréé de Tours» explique-t-elle. «Les jeunes hérissons ou écureuils sont nourris avec du lait pour châton, par exemple, pour un lièvre, ce sont des granulés pour lapins.» En cas de fracture chez un mammifère, une attelle sera posée mais, bien souvent, un animal heurté par une voiture souffre d’une hémorragie interne ou d’une atteinte à la colonne vertébrale, ce qui le condamne à court terme.
Remettre les oiseaux au nid
Thérèse Sionneau, fondatrice de cette «clinique-refuge» de campagne avec son époux Yves, conseille de bien observer les abords immédiats de votre découverte : «la mère n’est peut-être pas loin du petit et, pour les oisillons, si le nid est accessible, il faut tenter de le remettre dedans pour qu’il essaie de s’envoler à nouveau.»
Sur la durée, le travail de Sauve qui plume fait avancer les connaissances. «Le réchauffement climatique entraîne la déshydratation des hérissons lors des grandes chaleurs et multiplie la chute des jeunes martinets dont les nids sont fragilisés» témoigne Manon qui comptabilise plus de 400 apports d’oiseaux en juin (300 en mai et juillet) dont la moitié de martinets !
«Sauve qui plume» a reçu 1700 animaux cette année dont 65% d’oiseaux et 15% de rapaces (classifications différentes), le reste est composé de mammifères : hérissons, chauve-souris, écureuils. Parmi les oiseaux, la moitié sont des petits tombés du nid mais 14% ont été blessés par des chats ! Environ 6% des animaux ont été heurtés par des voitures. 30% à 40% des animaux sont sauvés et réintroduits dans leur milieu mais le taux de réussite est plus important au regard des chances réelles au moment de leur prise en charge.