Regard posé en VendômoisÉconomie et société

Redonner vie aux tableaux

Avec une expérience de 32 ans à Paris, dont 20 ans en atelier dans le quartier du Marais, Anne Jacomo a posé son chevalet de restauratrice de tableaux aux Roches-l’Evêque tout en gardant un petit atelier parisien. Un métier de passion comme on les aime.

 

Une formation de 2 ans à Florence, ville d’art de la Renaissance, Anne Jacomo revient en France avec son diplôme de l’Instituto d’Arte, prestigieuse école italienne dans la restauration d’œuvres d’art. Un temps au sein d’une galerie, elle décide de créer sa propre structure et travaille ainsi à restaurer les peintures à la fois de particuliers et d’antiquaires mais également, entre autres, pour la salle des ventes Drouot. «Mon métier c’est restauratrice de chevalet comme l’on dit dans le milieu mais je redonne vie également à toutes sortes d’objets comme les statues en bois polychromes ou même des cuivres» explique-t’elle.

 

la restauratrice dans son atelier aux Roches lEveque Anne Jacomo ne peint pas personnellement car elle se dit peu créative. «Mon travail n’est surtout pas de créer, mes coups de pinceau ne sont que des actions cadrées. Ce que j’aime, c’est faire du bien à un tableau sur toile ou sur bois, abîmé, déchiré, craquelé; c’est magique de redonner vie à une œuvre» s’enthousiasme-t-elle. La restauration débute très souvent par la phase de nettoyage où l’on redécouvre des détails disparus sous l’oxydation du vernis et que l’on ne voyait plus. «L’intervention finalement la plus délicate car elle est irréversible, c’est de retirer ce vernis qui a vieilli. Il existe des principes dans la restauration, la lisibilité, on allège le tableau en lui retirant un vernis, la réversibilité, c’est-à-dire que toute restauration doit pouvoir être retirée facilement par le prochain restaurateur et la stabilité des produits que l’on utilise. C’est ce que l’on appelle la restauration Musée, on le voit de près si l’on est attentif mais éloigné, plus rien ne se remarque» détaille la restauratrice, un peu comme les pixels sur une épreuve numérique.

 

Quand le tableau présente des petites déchirures, Anne Jacomo applique derrière la toile une pièce collée comme un pansement. Si le tableau est trop déchiré, il peut recevoir une toile égale à la taille de l’œuvre. Elle rebouchera les parties manquantes grâce à un mastic avant de repeindre dessus avec une peinture stable qui sèche rapidement, à la façon de l’artiste et de son époque. «Ce qui est passionnant, c’est parfois de rechercher dans des documents comment repeindre une main façon XVIIIe siècle pour en étudier les positions par exemple. On touche alors à l’histoire de l’Art» poursuit-elle. Ce qui ne la lassera jamais c’est l’émotion de la redécouverte avec le propriétaire d’un tableau après sa restauration. Une satisfaction du travail accompli avec l’art et la manière, dans tous les sens du terme.

 

Atelier Anne Jacomo – 42 Grande Rue – Les Roches l’évêque /
sur Rendez-vous 06 62 08 96 85 anne.jacomo@gmail.com

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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