Regard posé en VendômoisÉconomie et société

Une belle opération solidaire

Malgré ce confinement obligatoire pour la majorité de la population, beaucoup de professionnels ont continué à travailler. Soit parce que leur travail était vital à la nation, transport, alimentation ou soins, soit en adaptant l’outil pour pallier les manques parfois cruels de matériel de protection. Olivier Simonin, tapissier dans le faubourg Chartrain à Vendôme en fut l’un des exemples, en concevant en 1 mois, 1400 masques tissus aux normes AFNOR, un geste solidaire.

 

Avec quasiment 3 à 4 mois de travail en avance, Olivier Simonin et toute son équipe de Scarlett décoration avaient commencé le confinement en continuant leur travail. «Nous avons tout stoppé au bout de 2 semaines pour produire l’urgence et mettre notre savoir-faire de couturier au service de ceux qui en avaient besoin pour continuer à travailler» détaille le tapissier.

 

Au tout début de cette parenthèse d’un peu plus d’un mois, une société, Project de Vendôme devait continuer à honorer ses commandes tout en protégeant ses salariés. La société avait contacté la médecine du travail pour obtenir les normes AFNOR sur les masques en tissu. Il ne manquait plus que les couturiers ainsi que le tissu et les élastiques. «Il a fallu en une semaine produire 300 masques pour Project sur les trois machines de l’atelier. Il s’avérait par chance que le tissu que nous avions en stock répondait au-delà des normes et notre production s’est faite au départ sans élastique mais avec des galons de passementerie, façon XVIIIe siècle» poursuit-il. Olivier Simonin a répondu au plus vite, dans une certaine urgence.

 

La fabrication de ses masques s’est étendue par la suite aux sous-traitants de Project qui eux-même se sont passés le mot. «Nous en avons envoyés à Toulouse, à Angers ou Paris et pour le Vendômois à Saint-Amand-Longpré chez Traven Technology ou à Vendôme chez Dargaisse. Au total 1 400 masques confectionnés. J’ai même formé en visio-conférence certaines couturières de Blois à la demande de la Médecine du Travail». Ne mâchant pas ses mots, Olivier Simonin en veut beaucoup à notre gouvernement qui, selon lui, n’a pas pris les mesures nécessaires. «C’est un comportement inadmissible, cela bouleverse mes valeurs. Si le gouvernement avait lancé un appel à toutes les couturières de France, nous aurions eu 60 millions de masques plus rapidement ! Toute la planète en portait sauf nous» conclut-il, tout en remerciant ses salariés qui ont travaillé même le dimanche pour cette belle opération solidaire.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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