ActualitésÉconomie et sociétéRegard posé en Vendômois

Vendôme, ville de garnison depuis le milieu du XVIII e siècle et ville culturelle en cet été 2015

Rendez-vous au grand manège. Pas besoin de ticket ni de tour gratuit. Il s’agit d’une découverte culturelle dans un site architectural classé. Non, vous ne vous êtes pas trompés, vous êtes bien à Vendôme, au Manège Rochambeau pour y découvrir 25 projets et 30 artistes installés.

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Triennale, ou la force de l’art, manifestation culturelle ayant lieu tous les trois ans. Première édition en France, à Paris en 2006 sous la nef du Grand Palais et puis reprises similaires à l’étranger, Milan, Londres, New-York. Le but étant de donner un panorama de l’art contemporain, des propositions, ou des «cartes blanches» données à des plasticiens.

Été 2015, la Région Centre ose, parie, investit. Appartenant à ce jour à la DRAC Centre-Val de Loire, le grand manège revit. Avec un budget de 200 000 Euros. Aucune aide des galeries. Laissez vous guider.

triennale-expo-photo-Broussard-1Direction le quartier militaire Rochambeau. L’idéal étant de laisser la voiture assez loin – pas assez de places sur le parking -, les choses évoluent mais pas encore les emplacements et marcher est bon pour la santé ! Les manèges totalement évanouis depuis une trentaine d’années sont à ce jour redevenus partie intégrante du domaine culturel. Les mains dans les poches on va découvrir ce qui s’y passe, voir, regarder, se cultiver. Et tout cela sans payer le moindre petit centime d’Euro ! Toujours très intéressant de pénétrer dans des bâtiments témoins d’un savoir-faire architectural du passé. Très belle restauration, et puis lever les yeux, de toute manière la lumière attire le regard car elle passe par sept baies vitrées en demi-cercle pour éclairer la sublime charpente mixte -bois et fer-, conçue selon le système inventé et présenté  par l’ingénieur Jean Barthélémy Camille Polonceau à l’Exposition Universelle de 1839. Vous y êtes : 1400 m2. On pénètre dans les lieux comme dans un village  avec ses maisons, ses places, ses rues, des murs, des intérieurs et des accrochages.

L’accueil, grande classe, par Cécile le Talec avec Lithaophone, une œuvre, un tableau, un mur instrument de 3,60m X 2,50m et 0,50m. Une invitation à une expérience sonore en posant sa tête contre le mur froid. Les sons émanent de la masse de pierre peinte (rappel de l’eau qui traverse la ville). Plus loin, 14 toiles, peintures acryliques et craie sur papier, de Thierry-Loïc Boussard. Après la joie, le questionnement avec le regard sur la maladie vue par Dorothy Shoes photographe atteinte de la sclérose en plaques. A voir sans se  «bloquer» sur une image plus qu’une autre… et réfléchir. En plein carrefour trône la place centrale où la série des Objets Blancs – vastes triptyques représentant des sculptures en papier, photographiées et agrandies à une échelle monumentale-, prend positon sur les objets de notre quotidien. Dans le parcours, on retrouve  le bois aggloméré utilisé en murs et cloisons.

Amusement, dans un espace fantastique une dérive américaine et la réalité du Berry, une série d’œuvres disparates signées Baptise Brévart et Guillaume Ettlinger fait sourire. Il serait bien de prendre son temps pour partager le joli cabinet de curiosités d’Olivier Leroi: Voyage, poésie, calme, étonnement, accrochage sur des murs peint bleu océan, et objets conçus avec des matériaux naturels glanés dans la région des marais de Sologne… du beau travail, comme ce couteau dont le manche est en bois et la lame une plume ! Clin d’œil à l’enfance avec le «Fantôme du mensonge» qui nous rappelle notre Pinocchio. Après ce moment de paix, viennent des pièces et des créations qui posent question, du style «Est ce de l’art»? «Doit on vraiment tout expliquer tout lire pour comprendre une œuvre»? Se rappeler de ce que Picasso répondait à la question «Je ne comprends pas ce que vous faites», la réponse du peintre était :«Est ce que l’on comprend un couché de soleil?».

Analyse sur le travail de Matthieu Dufois et de la mémoire de la ville, perte totale des repères dans un jeu entre le caché et le révélé avec caméra, projection vidéo, ondes etc…. assez compliqué.
En suivant la visite, l’installation sonore de Catherine Radosa attire  et impose réflexion sur son investigation dans la ville de Vendôme. «J’aime». Diaporama d’images sur le geste commun du pouce levé. Intéressant, drôle et bien monté. Une jeune artiste dans la vie actuelle.
Chacun se fait sa petite analyse sur l’art contemporain en quittant les lieux et le questionnement ne doit pas être un casse-tête mais un moment de joie et de partage.

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* A noter: sortie fin juillet du catalogue de la première édition Triennale de Vendôme /Drac et Région Centre-Val de Loire.
Entrée gratuite. Info: www.triennale-vendome.fr.
A voir jusqu’au 31/10/2015

* Quel dommage que le Manège Rochambeau ferme lundi et mardi  et que les autres lieux où se déroulent les Promenades Photographiques de Vendôme soient également fermés le mardi…

Reportage : Catherine Taralon
Photos : Marc Broussard

Le Petit Vendômois

Mensuel gratuit depuis 32 ans, tiré à 28 000 exemplaires, le Petit Vendômois se veut proche de ses lecteurs, familier et convivial, sérieux sans se prendre au sérieux, ambitieux sans prétention…à l’image du Vendômois. Dans ses colonnes, on y trouve le Vendômois de toujours: celui d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain (agenda, spectacles, concerts, expositions, fêtes et manifestations diverses, informations, échos, histoires et curiosités).

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