Brown Turner est dans la place
Le musicien vendômois Bruno Latournerie livre un nouvel album décapant. Une charge subtile à destination de ces multinationales qui nous servent à l’assiette leurs produits chimiques. Un album à message, garanti 100 % sans OGM, mais qui n’oublie pas d’être dansant.
C’est perché sur les hauteurs de Vendôme, à quelques encablures du château, que s’est posé le personnage de Brown Turner. Dans son halo de lumière blanche, lunettes noires en frontal et cintré dans son costume gris argent, l’ancien salarié de la multinationale Brown Turner Chemicals a fait acte de rédemption. Tel le papillon brisant sa chrysalide, Brown Turner, c’est l’histoire d’un employé zélé d’une société internationale, type Monsanto, qui se prend à douter du bien-fondé de sa mission, des produits qu’il commercialise pour le compte de son entreprise et qui, fort de sa prise de conscience, va réaliser son rêve : devenir une star de la musique. Un déclic qui se produira à l’occasion du congrès annuel de sa société, le confortant dans son désir enfoui sous le carcan des obligations rationnelles et comptables, celles de répondre aux exigences brutales du monde d’aujourd’hui, celles aussi d’un salarié lambda noyé par le discours anesthésiant de la multinationale Brown Turner Chemicals, laquelle porte pour devise : «Particules invisibles, bonheur visible». Le message est clair, la charge courageuse, la cible évidente.
C’est tout l’objet de cet album Brown Turner, entièrement écrit, composé et réalisé par Bruno Latournerie. Un opus qui sera livré en janvier et sera suivi d’un spectacle en live agrémenté de séquences vidéo. Né de l’imagination fertile du musicien et auteur-compositeur vendômois, le personnage de Brown Turner livre une partition engagée mais plutôt festive. Bruno Latournerie, «guitariste éclectique», comme il se qualifie lui-même, est originaire du Sud-Ouest, des Landes plus précisément. A la vingtaine, il quittera son climat océanique pour s’installer à Châteaudun, aux portes de la Beauce. Intermittent du spectacle et professionnel depuis maintenant deux décennies, il se produit en solo, en duo ou en orchestre, dans toute la région et parfois bien au-delà. Multi-instrumentiste (basse, guitare, chant), accompagné des séquences qu’il enregistre dans son studio vendômois, nombre de particuliers, de comités d’entreprises et de centres de loisirs font appel à ses talents, unanimement reconnus et servis par un répertoire riche et festif (funk, rock, chanson française, latino…).
Autodidacte, bercé par le reggae de Bob Marley, les albums planants de Pink Floyd ou encore le sustain des chorus de Santana, le guitariste revendique néanmoins son penchant pour la musique métissée, pêle-mêlant jazz, salsa, bossa et latino. Un métissage que l’on retrouve dans cet album, même s’il est largement connoté «années 80». A l’instar du titre Attaché-case, texte ciselé, rythmique funky à souhait, entrelacs de ligne de basse claire et dansante, de guitare à peine saturée ou encore de la chanson Le Boss, qui n’est pas sans rappeler le Caroline, de MC Solaar, et souligne toute l’affection que porte le musicien à ces années-là.
Plutôt gonflé de s’appuyer sur un sujet aussi casse-gueule que celui des multinationales controversées pour thématique d’un projet artistique. Objet d’opposition, de luttes entre des forces souvent inégales. Celles de sociétés commerciales mues par l’argent, avides de profits, revendiquant une démarche de bien-être au soi-disant service de l’humanité, balayant les cancers provoqués par leurs produits-poisons à grands coups de dividendes et servis par de puissants lobbys, infiltrés dans toutes les sphères de la société.
Mais, depuis le blues plaintif des champs de coton au negro spiritual, la musique a toujours été porteuse de messages pacifiques ou de révoltes populaires. Du Street Fighting Man, des Rolling Stones, référence à Mai-68 en France, à Imagine, de John Lennon, ode à la paix universelle, en passant par les dreadlocks de Bob Marley et son plaidoyer chaloupé en faveur des ghettos, ou encore du « no future » des punks anglais, en force ou en filigrane, les quelques minutes d’une chanson peuvent se révéler arme de dissuasion massive, vecteur éclairant de l’absurdité d’un monde ou de la cruauté des hommes. Brown Turner se révèle ainsi comme un album à consommer sans modération.
Contact : brunolat@free.fr ou 06 88 13 87 09.
Pour en savoir plus : www.brownturner-music.com
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Vous souhaitez soutenir le projet «Brown Turner» et devenir en quelque sorte coproducteur de l’album ? Il vous suffit de vous rendre sur le lien ci-dessous et, moyennant une faible participation (à partir de 10 euros), vous serez associé à l’album de Bruno Latournerie et recevrez une contrepartie originale. Les souscriptions sont ouvertes jusqu’au 24 janvier et l’album rencontre déjà un beau succès avec plus de 50 % des fonds collectés. ulule.com/brown-turner