«Le jeune homme»
En octobre, l’écrivaine française Annie Ernaux a reçu le Prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre, en grande partie autobiographique. Son dernier livre, Le jeune homme, est un texte bref, de quarante pages, relatant l’histoire d’amour vécue par l’écrivaine lorsqu’elle avait cinquante-quatre ans, avec un étudiant de trente ans de moins qu’elle.
Au-delà de la relation scandaleuse d’une femme d’âge mûr avec un jeune homme, ce petit texte offre une belle réflexion sur l’écriture et sur le temps qui passe. Annie Ernaux y poursuit son exploration sociale et intime : elle, la transfuge de classe, vit une relation qui « ouvre le temps », lui faisant revivre des choses déjà vécues, à la manière d’un palimpseste.
Son écriture factuelle, épurée et sans fioriture, parvient à condenser l’essentiel, à dire sans détours, comme cette phrase choc en exergue du livre : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à leur terme, elles ont été seulement vécues ».