Combi Tour en Val-de-Loire
À l’orée de la période estivale, et au moment où la reprise économique du tourisme bat son plein en France, Le Petit Vendômois a embarqué à bord d’un authentique combi Volkswagen T1 Westfalia, pour un périple au fil de la Loire. De Turquant, en Anjou, à Beaugency, dans le Loiret, nous avons traversé les départements de notre région au gré des incontournables étapes touristiques : châteaux, domaine viticole, abbaye royale, villages de caractères et bords de Loire. Par Jean-Michel Véry
Remise des clés
C’est Daniel, de l’atelier Station41aircooled (lire LPV 389, mai 2022), à Montoire-sur-le-Loir, qui se charge de nous dispenser les informations préalables avant d’embarquer : installation des couchettes, du coin repas, de la mezzanine en toit ouvrant, du gaz, du courant et quelques instructions quant au poste de conduite. Tout est là. Du minifrigo à l’évier, des plaques de cuisson à la douche solaire, de la table de camping et ses chaises, au petit canapé intérieur. Avec, comble du luxe, un petit cabinet de toilettes portable.
Prise en mains
Pas de mal de crâne en perspective pour le poste de pilotage : trois cadrans, un levier de vitesses et un frein à main. La direction –non assistée– vous forgera des biceps parfaits pour la plage, mais la boîte de vitesses restera pour nous une grande énigme : le « mystère de la marche arrière »…
Premières sensations
Depuis Montoire, nous prenons la route d’Amboise (D9), en passant par Château-Renault, pour rejoindre la Loire et notre première étape : Turquant. Pour nous accompagner dans ce voyage dans le temps, nous avons convoqué dans notre playlist les fantômes du passé : Hendrix, Cream et autres Jefferson tournent en aléatoire dans notre enceinte connectée. Bien installés en hauteur, le pare-brise offre un large panorama pour tailler la route. Avec 90 km/h en vitesse de croisière, assurément, la limitation de vitesse sera respectée.
Au départ de Turquant
Le point de départ idéal pour une remontée de la Loire vers Blois et Beaugency. Nous sommes dans le Maine-et-Loire, à la frontière de l’Indre-et-Loire, mais ne soyons pas chauvins… Village des métiers d’art en troglodytes, cette petite cité de caractère, avec ses 500 âmes, est bordée par la Loire, la forêt et moult champignonnières. À flanc de coteau, en pierre de tuffeau, ses nombreux artisans, ferronniers et plasticiens, vous font partager leur savoir-faire et leurs créations. www.turquant.fr
Première nuitée à bord
Malgré une aire réservée aux camping-cars à l’entrée de Turquant, nous avons opté pour le bord de Loire, sans contraintes légales de stationnement pour le combi. Direction le port, dans la forêt, qui offre une clairière ombragée sous la frondaison, avec en bonus quelques tables de pique-nique. La nuit sera paisible, confortable, bercée par le chant des oiseaux et sous les remontrances des grenouilles.
Azay-le-Rideau
En longeant la D952, via la D7, toujours en bord de fleuve, nous sommes de retour dans l’Indre-et-Loire, avec en ligne de mire l’incontournable image du château d’Azay-le-Rideau et son reflet féérique dans l’Indre. Impressionnant. Bâti sur une île, sous l’impulsion de François Ier, il a bénéficié d’importants travaux de rénovation de 2015 à 2017. Idem que pour Fontevraud, le château est en pleine ville, parking payant à quelques mètres de l’entrée. Indispensable quand on sait que le monument accueille en moyenne 300000 visiteurs par an. www.azay-le-rideau.fr
Flânerie en bords de Loire
Depuis la D57, nous enquillons sur la D952, qui traverse Tours et Blois, pour une nocturne finale à Beaugency. Nous musardons au hasard des chemins qui mènent à la Loire, avec quelques belles surprises, points de vue, plan pique-nique, ou parfois des impasses qui nous obligent à manœuvrer au plus serré.
Beaugency
Idéale pour une nuit, la petite ville est un concentré de monuments anciens. Elle est inscrite dans les « 100 détours de France », à juste titre. De ses bords de Loire, là où se tenait chaque année (avant la pandémie) le fameux « Labyrinthe hanté », à son cœur de ville, où trônent la porte de l’Horloge, le château de Dunois et la tour de César, la déambulation pédestre est propice à de nombreuses découvertes.
Un combi dans les vignes
Dernier jour de notre périple. Retour vers le Vendômois pour une visite œnologique du domaine du four à Chaux, chez Dominique Norguet. Posé à Thoré-la-Rochette, maintes fois primé pour la qualité de ses quilles, le domaine existe depuis sept générations. AOC coteaux du Vendômois, pineau d’Aunis… le propriétaire propose des visites, des dégustations, et de la vente, un moment à partager avec un viticulteur reconnu du territoire. Lui aussi a opté pour un combi Volkswagen, restauré chez Station41aircooled, ici fièrement exposé au milieu de ses vignes. www.domaine-du-four-a-chaux.com
Le château de Rochambeau
Toujours à Thoré-la-Rochette, un pas de côté depuis le Four à chaux pour se plonger à nouveau dans la grande histoire. Ancienne gentilhommière ayant appartenu au maréchal Rochambeau, bordée par le Loir, citée par Balzac dans un de ses romans, le bâtiment du XVIe siècle offre un cadre d’exception avec des tilleuls deux fois centenaires qui trônent dans son parc. En juillet, les visites en extérieur et celles de la chapelle sont gratuites, du lundi au vendredi, de 10 heures à 16 heures.
Épilogue
L’éloge de la lenteur. Telle pourrait être la conclusion de notre périple au volant de l’ancêtre des camping-cars. Nous avons remisé nos montres et favorisé la surprise, le moment, l’imprévu. Foin de climatisation, de GPS ou d’aide à la conduite, juste un itinéraire basique que nous avons allégrement transgressé au gré de nos envies. Et si c’était ça le luxe ?