Des Vendômois à la «Diagonale des Fous»
Une première pour Lorène Coursimault-Tardif, Thierry Louste et Sylvain Gauthier : être «Raideur». C’est le nom donné aux 2850 participants de la Diagonale des Fous, une des 4 courses du Grand Raid à la Réunion, plébiscitée par les plus grands trailers venus du monde entier.
Ne peut pas être «raideur» qui veut. Un nombre de points acquis lors de trails de hauts niveaux sont nécessaires avec de surcroit un tirage au sort pour sélectionner les 1400 compétiteurs français non résidents de la Réunion, puisque plus de 1100 places sont réservées aux locaux et le reste aux compétiteurs étrangers.
Après plusieurs stages d’entraînement, «nécessaires pour acquérir de la technique, surtout pour les descente» explique Thierry, nos trois vendômois étaient donc, ce 21 octobre aux alentours de 21h sur la ligne de départ à Saint Pierre, «un des moment les plus émouvants, avec une ferveur populaire qui me donne encore la chair de poule» précise Lorène. Partis en plusieurs vagues de 500, les «raideurs» ont dû parcourir 160km, avec une barrière horaire de 66h maximum pour arriver à Saint Denis. La plus grande difficulté de cette course sont les 9400 de dénivelé positif, obligatoires pour l’ascension du massif du piton de la Fournaise et la traversée de deux grands cirques naturels de l’Ile : Cilaos et Mafate.
C’est d’ailleurs la traversée de Mafate qui reste un des moments les plus marquants pour nos compétiteurs vendômois. Pendant cette quarantaine de kilomètres, soit une quinzaine d’heures principalement de nuit, aucune assistance n’est possible. «C’est un point de non retour, sans aucune route d’accès, d’où beaucoup d’abandons avant l’entrée dans Mafate» précise Thierry.
Malgré les cailloux, les racines, la chaleur, deux nuits de course, quelques bribes de sommeil de 15-30mn, une course sans assistance pour Thierry, tous trois sont parvenus au stade de la Redoute, point d’arrivée de la course. «Jamais je ne me suis dit que j’allais abandonner», dit Lorène, la première des trois à franchir la ligne d’arrivée en moins de 50 heures et classée 56ème féminine ! Quant à Sylvain, sans avoir eu le temps de savourer son arrivée, il déclare : «je suis prêt à recommencer, mais… pas tout de suite».
Tous trois sont unanimes : jamais ils n’oublieront ces 2 jours de course, ces somptueux paysages et cette ambiance si prégnante qui les ont portés. Bravo pour cette performance qui hormis les capacités et la préparation physique de haut niveau, nécessite un mental d’acier !
E.C